Interdiction des chansons « Nini tosali te » et « Lettre à ya Tshitshi » : Immixtion malencontreuse des ambassadeurs européens

Un article publié par le confrère Ouragan.cd fait état de la protestation des ambassadeurs occidentaux contre l’interdiction par la Commission de censure des chansons «Nini tosali te » du groupe MPR (Musique populaire de la révolution) et « Lettre à ya Tshitshi » de Bob Elvis.

« Dans une campagne en ligne vraisemblablement coordonnée, les ambassades ont rejeté en lingala et en français ce qui, à leurs yeux, représente une tentative d’étouffer la liberté d’expression dans le pays », écrit le confrère avant d’ajouter : « Censurer et entraver la liberté d’expression et la création artistique, a tweeté la délégation de l’Union européenne à Kinshasa. Le tweet a été repris par d’autres missions diplomatiques, notamment celles de la Suède, de l’Allemagne, de la France et de la République tchèque », peut-on lire dans cet article du confrère Ouragan.cd.

Cette intervention des ambassadeurs occidentaux est pour les analystes lucides de la politique congolaise, ni plus ni moins, une immixtion malencontreuse du moment où le porte-parole du gouvernement congolais et le secrétaire général du parti présidentiel, UDPS, ont condamné à haute voix cette décision. Ajouté à cela l’intervention de la ministre d’Etat, ministre de la Justice de qui dépend cette Commission de censure qui a  demandé des explications à l’avocat général près le Conseil d’Etat. Tous ces désaveux au plus haut niveau de l’Etat ne devaient pas susciter une quelconque réaction des ambassadeurs. Sinon, elle prête le flanc à ceux qui disent et soupçonnent une main noire des Occidentaux, comme c’est le cas avec les mouvements citoyens, derrière ces jeunes.

Non sans raison, l’arrogance manifestée par Bob Elvis sur sa page Facebook où il se dit s’en foutre de la décision de la Commission de censure,  peut valider et confirmer cette thèse. Pourquoi ces mêmes Occidentaux ne s’insurgent-ils pas quand les musiciens congolais peinent depuis plus de cinq ans à livrer des concerts dans les pays de l’espace Schengen ? Ces musiciens n’ont-ils pas des droits à protéger ? Werrason, Koffi Olomide et Frabregas peuvent-ils applaudir cette bande d’ambassadeurs européens ? Pourquoi cette politique de deux poids, deux mesures, eux qui se disent démocrates ? Il y a tout simplement anguilles sous roche.

  • Bendélé Ekweya té

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