Les gouvernements et le secteur privé ont longtemps hésité à chercher leurs poches pour investir dans la nature et dans les services fournis par le monde naturel. Mais alors qu’ils sont de plus en plus confrontés à la crise climatique et à la nécessité de sortir de la pandémie de COVID-19, les nations et les entreprises se tournent de plus en plus vers des solutions basées sur la nature, et les forêts en particulier.
Lors de la COP26 à Glasgow, l’événement parallèle Financer l’action forestière : investir dans les forêts pour faire face à la crise climatique organisé par l’ONU-REDD le 4 novembre a réuni des ministres du Pakistan, de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Costa Rica, ainsi que Madame Inger Andersen, Directrice Exécutive du PNUE.
La discussion a porté sur la manière dont les pays de différentes régions abordent les investissements dans les forêts et sur la façon dont la communauté mondiale doit repenser la valeur des forêts afin de fournir les réductions d’émissions indispensables de 1 Gt/an d’ici 2025.
Les forêts accueillent les gens du berceau à la tombe, assurant les moyens de subsistance, la santé, la nourriture et la culture, selon Ève Bazaiba, Vice-Premier Ministre de la RDC, qui a souligné l’importance des forêts de bassin du Congo pour maintenir les températures mondiales en dessous de 1,5°C.
“La forêt nous accueille à la naissance avec notre berceau et nous enterre. Ça nous accompagne toute la vie. La population propriétaire de la forêt ne doit pas être considérée comme un danger mais plutôt comme des gardiens de la forêt. Notre population a compris qu’avec le dérèglement climatique, les pluies ne viennent plus comme avant. Il faut reboiser.”
Elle a aussi renchéri que “Il faut des moyens alternatifs pour préserver la forêt. L’accès à l’énergie est très important. Nous avons besoin d’améliorer notre agriculture. Besoin de l’infrastructure et de la technologie qui nous permet de ne plus nous référer à la forêt pour notre survie… “
Eve Bazaiba a souligné que nous devons trouver un équilibre entre le développement économique et la protection des forêts et fournir des investissements structurels qui peuvent aider les communautés locales et les peuples autochtones dans les zones forestières à les protéger.
“Les pays industriels doivent comprendre que tous les fonds qu’il faut mettre pour permettre à la préservation des forêts, ne constitue pas l’aide de développement. Ça constitue un investissement qu’on donne pour lutter contre le réchauffement climatique.”
Le bassin du Congo joue un grand rôle pour l’humanité. Il y a un besoin d’investissements importants.
Avec une facture estimée à 40 milliards de dollars US pour l’atténuation et l’adaptation, la RDC est un pays regorgeant de ressources et constitue un pays solutions au réchauffement climatique, a déclaré le vice-Premier ministre.
“Le CDN de la RDC dépasse les 40 milliards de dollars, Il y a des investissements qui ont été signalés dans le secteur forestier récemment. Cependant, le financement n’est pas suffisant.”
Inger Andersen, Directrice Exécutive du PNUE, a salué les promesses faites jusqu’à présent par les pays de Glasgow en matière de forêts, mais a souligné que le monde était déjà arrivé ici et que les promesses ne signifient pas que la fin du voyage est proche. Selon Andersen, fournir des financements aux communautés qui dépendent des forêts et les protègent doit être au premier plan des priorités des gouvernements, avec le Green Gigaton Challenge, la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes et l’ONU-REDD aidant à pousser le monde dans la bonne direction.