Depuis la nuit de dimanche 07 à ce lundi 08 novembre 2021, des combats sont signalés dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, précisément dans le groupement de Jombo, entre les militaires FARDC et des rebelles non encore bien identifiés, mais dont certaines sources attribuent à l’ex-Mouvement rebelle du M23, du fait de la présence du colonel Sultani Makengo qui serait aperçue.
D’après plusieurs sources contactées par Scooprdc.net, ces rebelles qui seraient venus du Rwanda, ont attaqué les positions des FARDC et sont parvenus à occuper les collines de Chanzu et Mbinza où les M23 avaient été défaits militairement en novembre 2013.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, qui reconnait cette attaque depuis Bruxelles où il séjourne, rassure que la réponse musclée des forces loyalistes s’organise pour décourager les mauvaises intentions de ces assaillants. « Le ministre de la Défense est dans la zone. Le chef d’état-major de l’Armée est également dans la zone », réconforte-t-il ses compatriotes.
Tous les efforts fournis par Scooprdc.net pour atteindre Bertrand Bisimwa, le président du M23 sur son téléphone qui pourtant, sonnait et sonne toujours, se sont avérés vains.
S’agissant de ce M23, ses dirigeants rumineraient toujours de colère du fait que les Déclarations de Nairobi, pacte signé avec le gouvernement congolais en décembre 2013, n’ont jamais été correctement respectées. En effet, bien que séparément signées par le gouvernement congolais et du M23, les Déclarations de Nairobi convergent sur onze points, notamment la fin de la rébellion ; l’amnistie ; les dispositions transitoires de sécurité ; la libération de prisonniers ; la transformation du M23 en parti politique ; la démobilisation et réinsertion des ex-combattants M23 ; le retour et installation des réfugiés et des personnes déplacées internes ; la constitution d’une commission devant statuer sur les biens spoliés, extorqués, pillés et détruits ; la constitution d’une commission de réconciliation nationale et justice ; la gouvernance et réformes socioéconomiques, la mise en œuvre des conclusions de la revue de l’accord de paix du 23 mars 2009 et enfin le mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation.
Si sous Kabila, les choses étaient allées vite avec l’amnistie et la libération des prisonniers, il n’en était pas le cas pour les autres points dont certains piétinent jusqu’alors. C’est notamment le rapatriement des ex-combattants M23, cantonnés en Ouganda et au Rwanda, vers la RDC. Cette question a constamment divisé le gouvernement congolais et les responsables de l’ex-rébellion. Le gouvernement voulait le faire sans aucune condition des responsables du M23, alors que ces derniers posaient des préalables avant tous les rapatriements. Aussi, la facilité n’a pas été donnée au M23 pour se transformer en parti politique reconnu au ministère de l’intérieur.
Avec l’avènement de Tshisekedi, le M23 a salué son accession à la magistrature suprême et a promis de bien collaborer avec son régime. S’il s’avérait maintenant que ce sont les combattants du M23 qui ont attaqué Rutshuru la nuit dernière, quel serait alors leur motivation ?
Rwanda, un allié hypocrite et toujours dangereux
Comme le confirment plusieurs sources dans le Rutshuru que ces rebelles sont venus du Rwanda, pourquoi ce pays dont le président est affectueusement appelé « frère » par le président congolais, leur a-t-il laissé le couloir pour venir attaquer les positions FARDC ?
Voilà qui donne raison à ceux qui doutent toujours de la sincérité de Paul Kagame vis-à-vis de son « frère » Félix Tshisekedi. Etant signataire de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération d’Addis-Abeba, le Rwanda devait se conformer et respecter les dispositions qui exigent, non seulement aux pays de la région à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins, mais aussi à ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés. Mais c’est tout le contraire avec le Rwanda, champion en boulimie. Dossier à suivre.