La ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu, s’est réveillée vers 1h du matin ce mercredi 3 novembre avec des crépitements de balles et de fortes détonations à l’arme lourde. Le commandant de la 33ième région militaire, le général Bob Kalubi, parle d’un groupe dénommé CPC64 qui dit venir libérer le pays et a dans sa petite marche sur quelques artères de la ville, appelé les étudiants et la population à se joindre à lui. Aventure de mauvais goût !
D’après le général Bob Kalubi, l’armée régulière n’a pas voulu engager le combat dans la nuit pour éviter de dégâts collatéraux importants. Mais la stratégie serait de le prendre en tenaille à l’intérieur de la ville, car les FARDC auraient déjà bloqué toutes les issues.
« Nous avons préféré les contenir pour les prendre en sandwich. Nous avons bloqué toutes les sorties et nous nous préparons à mettre la main sur ces rebelles« , a-t-il déclaré dans la matinée en appelant la population à ne pas sortir en attendant que l’armée remette de l’ordre dans la ville.
Dans une vidéo parvenue à scooprdc.net, l’on y voit et entend l’un de ces assaillants blessé à l’épaule droit être interrogé. Dans ses réponses, il affirme qu’ils ont été recrutés par un certain pasteur Christian pour envahir la ville et que son équipe marchait vers Kadutu (Ndlr: la Commune la plus peuplée de Bukavu) et d’autres vers Kavumu (Ndlr: l’aéroport de Bukavu).
Le bilan de ces affrontements livré par les autorités fait été de 6 assaillants tués, 4 blessés et 36 autres maitrisés. Du côté des forces loyalistes, trois pertes en vie humaine sont enregistrées dont 1 policier et 2 militaires FARDC.
A l’heure actuelle, ces « banyangakata », terme souvent utilisé par les Kinois pour désigner les « inciviques, les hors-la-loi et les bandits », comme du temps des militaires rwandais pris en sandwich en août 1998 par les populations de la Tshangu après leur prise de la base de Kitona au Kongo central et leur infiltration à Kinshasa, sont en débandade et l’armée fait l’opération de ratissage.
Selon un habitant de Bukavu joint par Scooprdc.net dans l’après-midi de ce mercredi, la situation est redevenue calme. Seulement, du fait que ces « bandits armés » sont dissimilés dans la population, il y a encore crainte qu’ils reviennent à la charge. D’où l’appel du gouverneur de province, Théo Ngwabidje à la population à collaborer avec les forces de l’ordre en dénonçant toute présence suspecte dans le quartier.
