Nomination annoncée d’un responsable du suivi du bon déroulement du processus électoral : Fatshi zappe-t-il « Soso » et son CNSA ?

Dans son adresse à la nation, vendredi 22 octobre dernier, en annonçant sa décision d’investir les membres du nouveau bureau de la Commission électorale nationale Indépendante (CENI), le président de la République Félix Tshisekedi a révélé que pour ma part, il compte désigner rapidement, auprès de lui, un responsable du suivi du bon déroulement du processus électoral. Du coup, les analystes de la scène politique congolaise se sont questionnés sur l’opportunité de l’existence du  Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) que chapeaute depuis le 22 juillet 2017 Joseph Olenghankoy dit « Soso ».

En effet, structure issue des accords du Centre interdiocésain de Kinshasa, une lourde tâche de surveiller la mise en œuvre du compromis politique signé le 31 décembre 2016 ainsi que l’évolution du processus électoral dans le pays, lui avait été confiée. Ainsi, après la présidentielle et les législatives nationales et provinciales, le CNSA devait conseiller et s’impliquer pour la poursuite des scrutins, notamment municipaux et locaux. Ce qui n’est pas fait jusqu’aujourd’hui.

Son inopportunité constatée et caractérisée par une léthargie à outrance a poussé certaines personnalités politiques et des organisations non gouvernementales de réclamer sa dissolution du fait qu’elle est inutilement budgétivore. Composée sur base des accointances politiques et sociales de l’époque (majorité, opposition et société civile), la configuration et la photographie actuelles de la scène politique rendent cette structure d’accompagnement de la démocratie inopportune. La majorité d’hier est devenue aujourd’hui l’opposition et l’opposition d’hier est au pouvoir et certains acteurs des animateurs du CNSA ont basculé dans tel ou tel autre camp.

Mais ce qui est vrai, avec l’annonce par le président de la République de la nomination d’un responsable du suivi du bon déroulement du processus électoral, il y aura sans doute chevauchement des attributions entre ce dernier et le CNSA. Et le président de la République connaît intérieurement son choix quant à ce. Surtout que la revanche étant un plat qui se mange politiquement froid, il n’a pas oublié l’humiliation subie par le Rassemblement de l’opposition (Rassop) qu’il dirigeait à l’époque avec feu Pierre Lumbi à travers un dribbling du régime Kabila en faveur de l’aile dissidente conduite par Joseph Olenghankoy et Bruno Tshibala, s’agissant du poste de président du CNSA.

Il est évident qu’en signant dans les tout prochains jours l’ordonnance nommant auprès de lui le responsable du suivi du bon déroulement du processus électoral, Fatshi sera obligé de signer aussi une autre mettant fin à l’existence du CNSA pour éviter un double emploi. A moins qu’il souhaite laisser Soso vivre avec son CNSA sans aucune action d’impact.

  • Bendélé Ekweya té

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