Lambert Mende : De la diabolisation à la canonisation. Chronique d’une rédemption aux contours mal définis

Réflexion de Blaise Ekongola Djanga On’etanda. Doctorant en droit à l’université de Kinshasa

Acteur politique connu et reconnu du landerneau politique congolais, Lambert Mende est un Lumumbiste nationaliste de gauche qui a marqué l’histoire politique grâce à sa verve oratoire et la finesse de son intelligence.

Patriote incompris, l’ancien porte-parole des différents gouvernements sous le régime Kabila aura joué un rôle important dans la défense des intérêts de la RDC, grâce à la communication institutionnelle de qualité. 

Avant comme après la première alternance pacifique du pouvoir au sommet de l’État en 2018, l’inamovible ministre de la Communication et médias (d’alors) était victime d’une campagne de diabolisation tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays par ceux qui estimaient, à tort ou à raison qu’il était dans l’axe du mal. Il a d’ailleurs payé le prix de ses prises de position au point d’être injustement sanctionné par l’Union européenne.

Mais, quelques années plus tard, Mende est resté toujours droit dans ses bottes. Il est animé par la même passion du Congo. Hier comme aujourd’hui, il fustige l’immixtion de prélats catholiques et l’ingérence des impérialistes dans la gestion de la res publica. Cette position patriotique et courageuse lui attire la sympathie des Congolais. Il devient la star et le chouchou de tout le monde, au point d’être considéré à juste titre comme un baobab référentiel de la communication politique. L’opinion publique le réclame et se rend compte qu’il est l’homme qu’il faut aujourd’hui pour redorer l’image de la communication institutionnelle. Mende est canonisé et subit la rédemption par la plupart des Congolais.

Par ailleurs, il faut reconnaître le déficit communicationnel patent de l’actuel Gouvernement dans plusieurs dossiers, notamment ceux de RAM, de l’état de siège, de la tuerie à l’Est, de l’entérinement de l’équipe de la CENI, de l’incursion de l’armée rwandaise sur le sol congolais, etc. 

L’iségorie, mieux l’isopraxie instaurée par l’actuel porte-parole du gouvernement, sur fond de tâtonnement et de balbutiement est inefficace. Il n’est pas à mesure de vendre l’image, les actions et même la vision du Chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Au regard des enjeux politiques de l’heure, le président de la République est appelé à s’inspirer et faire la corrélation entre le pouvoir et l’information telle qu’il est utilement conseillé dans le quatrième pilier de Nicolas Machiavel, dans son  ouvrage le « Prince ». Car, l’information en soi, constitue le 4ième pouvoir.

  • Bendélé Ekweya té

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