Pendant que les députés nationaux de l’Union dite « sacrée » sont préoccupés par le dossier RAM, le bureau de la CENI et leurs Hyundai Palissade nouvellement acquises, la majorité des écoliers eux, sont à la maison depuis le 4 octobre, date prévue pour la rentrée scolaire 2021-2022, à cause d’une grève radicale déclenchée le même jour de la rentrée par les enseignants et qui s’est radicalisée quelques jours après, suite aux menaces du ministre Tony Mwaba.
Ni le président de la République Félix Tshisekedi, ni son premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde personne donc ne pipe mot. D’après un enseignant du réseau catholique interrogé par scooprdc.net, lundi 18 octobre, « la grève reste maintenue car les pourparlers proposés par le ministre Tony Mwaba ont été rejetés par le banc syndical qui estime que ces pourparlers avaient déjà eu lieu. Et qu’il restait au gouvernement d’honorer tout simplement ses engagements« .
Le même lundi 18 octobre, les enseignants de Bukavu dans le Sud-Kivu ont affirmé après une rencontre extraordinaire entre banc syndical et responsables provinciaux du sous-secteur qu’ils maintenaient la grève jusqu’à la prise en compte de leurs revendications qui vont dans le même sens que ceux de Kinshasa et d’ailleurs à savoir : le paiement du deuxième pallier dit de Bibwa, le paiement de salaire de nouvelles unités qui pour certains, travaillent depuis plusieurs années sans salaire, la suppression de zones salariales et l’élargissement de la mutuelle de santé dans de provinces sans oublier l’activation de la caisse de retraite pour les enseignants.
Félix Tshisekedi qui a fait de l’enseignement élémentaire l’un de ses programmes phares, ne voit-il pas qu’il marque les pas ? S’interroge un président du comité des parents d’une école de la Gombe. Non sans raison, car explique-t-il : « Tenez, l’année dernière déjà, les enfants n’ont pas bien étudié à cause premièrement de la grève au début de l’année scolaire, suivi de deux longues interruptions dues à la pandémie à Covid-19. Et cette année, le gouvernement semble tourner le dos à cette situation, entre-temps l’on proclame à qui veut l’entendre que ce gouvernement met l’accent sur le peuple d’abord. De qui se moque-t-on?« .
A la surprise générale, pendant que certains médias annonçaient la reprise de pourparlers entre le gouvernement et le banc syndical, les élèves de quelques écoles ont pris d’assaut ce jeudi 21 octobre le Palais du peuple, siège du parlement, scandant de chants pour exprimer leur ras-le-bol et brandir leur droit à l’éducation et à l’instruction. « Nous voulons étudier, nous voulons étudier, nous voulons étudier », chantaient-ils.
Le président de la République pourra certes prendre une fois de plus l’avion un de ces quatre matins, mais n’est-il pas au courant que les écoliers qui font partir du « peuple d’abord » sont à la maison ? Faudra-t-il attendre le remaniement pour que les élèves reprennent le chemin de l’école ?