L’affaire judiciaire du révérend pasteur Paul Mukendi, condamné par la justice québécoise à 8 ans de prison pour agressions sexuelles et voie de faits sur une ancienne fidèle de l’église, prend une autre tournure après son exfiltration du Canada. Dans une conférence de presse, ce mardi 19 octobre à Kinshasa, animée conjointement avec son avocat, Me Stéphane Kezza, l’homme de Dieu a délié sa langue pour dénoncer une histoire, dit-il, montée de toutes pièces depuis 4 ans dans la ville de Québec pour détruire sa réputation.
« Je ne suis pas ici au Congo en résignation. Non ! Je suis ici parce que je n’avais pas d’autres choix pour continuer de me battre et faire l’œuvre pour laquelle le Seigneur m’a appelé. Je persiste à dire que je n’ai pas fui la justice, mais j’ai fui l’injustice pour laquelle c’est moi qui suis la victime », a déclaré le pasteur Paul Mukendi en justifiant son exfiltration qui pour lui a été un mystère, par l’alerte lui faite par les hauts responsables du système canadien qui lui ont demandé de quitter le pays d’autant plus que son sort était préalablement et juridiquement scellé à tous les niveaux.
« Si je suis parti du Canada, c’est parce qu’il y a des gens dont je tais les noms, mais de gens sérieux du système qui sont venus me dire : ‘’jeune homme, tu vas mourir quel que soit ce que tu voudras faire. Tu ne gagneras jamais, alors jamais, ton sort a été déjà fixé, débrouille-toi, sort de cet endroit. Tu pourras te payer les meilleurs avocats du monde, tu ne t’en sortiras pas’’. C’est comme ça que je suis parti et ma sortie du Canada est un mystère », explique l’homme de Dieu, en estimant avoir appliqué la recommandation de Jésus-Christ qui dit : « Si on vous maltraite dans une ville, fuyez dans une autre ».
Pour lui, son ennemi n’a pas de visage, mais il est certain que ses messages surtout contre l’homosexualité ont beaucoup dérangé. « Quand vous regardez toute cette affaire, c’est un montage digne d’un film hollywoodien. La justice a été instrumentalisée parce qu’on ne peut pas me condamner pour des faits commis au Québec, selon l’accusation, en 2001 et 2002, alors que je suis arrivé dans cette ville en 2003 et tous les documents de service d’immigration le témoignent. Une justice sérieuse ne pouvait pas me condamner, c’est une justice résolument trafiquée », fait savoir le révérend pasteur Paul Mukendi.
Et d’enchaîner : « Il faut que l’opinion sache que rien ne nous ébranle et rien ne nous arrête. Nous sommes débout en dépit de toutes les manigances de l’ennemi et des gens de mauvais cœur. Nous sommes moi, ma famille ainsi que tous les membres du ministère Paul Mukendi, l’objet de beaucoup d’actes et de décisions d’intolérance et de méchanceté commandités par des adversaires sans visage, ayant les bras longs au point de manipuler à leur guise, même dans un pays comme le Canada, jouissant pourtant d’une réputation d’Etat de droit, aussi bien l’appareil judiciaire que les médias ».
Néanmoins, l’homme de Dieu reconnaît que le Canada est un pays de droit et tout le monde n’est pas corrompu et espère qu’à un moment donné, tous ceux-là qui manipulent cette affaire, vont se buter à la vérité. « J’ai beaucoup de respect pour le Canada et même pour le Québec. C’est une partie de gens qui manipulent ce dossier, mais à un moment la vérité va jaillir », déclare-t-il, en dénonçant la persécution dont sa femme est victime ces jours.
« Ils ont fait de moi un paria légalement dans la ville de Québec, aujourd’hui ils s’acharnent sur une femme sans histoire, sans aucune accusation, dans sa maison et dans sa chambre, tout cela la nuit, à 2 heures du matin. Et aucun média canadien ne dit cela, mais tous se contentent de raconter qu’elle a été appréhendée, tout simplement parce que les médias canadiens sont dans mon dossier dans la logique de vendre à l’opinion l’image sale du pasteur Paul Mukendi. Mais ma femme s’en sortira, je crois au miracle de Dieu que je prie parce que ma sortie du Canada pour être ici, est un mystère », se réconforte-t-il.
Nouvelle bataille juridique
L’avocat du pasteur Paul Mukendi, à côté de lui dans cette conférence de presse, a d’abord fustigé les irrégularités du déroulement du procès où les droits de la défense n’ont pas été respectés, notamment en matière de preuves et du contradictoire. Pour Me Stéphane Kezza, c’est patent ce qui s’est passé et continue de se passer au Canada. « Condamner quelqu’un sur base de la seule déposition de la soi-disant plaignante, frise toute logique équilibriste du droit », s’est-il inquiété.
Et face à ce qu’il qualifie de déséquilibre de la justice québécoise en particulier et canadienne en générale, Me Stéphane Kezza a annoncé solennellement la saisine très imminente des instances de justice supranationales. C’est pour, dit-il, afin d’y obtenir à coup sûr le rééquilibrage de la balance judiciaire longtemps penchée en faveur d’un droit de la force caractérisée par une succession de violences et équipollentes à l’injustice. Il dit se battre pour que ce rééquilibrage soit en faveur de la force du droit. Dossier à suivre !