Projet Kinshasa « zéro trou » : On croise les doigts !

Le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a lancé,  jeudi 14 octobre dernier, les travaux du projet Kinshasa « zéro trou », au croisement des avenues Victoire et Université, dans dans la commune de Kalamu. C’était en présence du ministre d’Etat en charge des Travaux publics et  infrastructures, Alexis Gisaro, et du gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka. 

D’après la Primature, ce projet intervient quelques jours seulement après que le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ait instruit le Gouvernement, lors du 23ième Conseil des ministres, d’envisager des voies et moyens pour éradiquer les embouteillages et bouchons devenus récurrents dans la ville de Kinshasa et cultiver le civisme routier auprès des conducteurs automobiles. 

A travers le lancement de ce projet, le premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde dit afficher clairement l’ambition et l’objectif du gouvernement de la République d’en finir avec ce casse-tête qui met en mal la circulation routière.

« Récemment lors de notre dernier Conseil des ministres, son Excellence monsieur le président de la République est revenu sur la problématique des embouteillages et des bouchons dans la ville de Kinshasa, mais au-delà de ça, le problème de civisme routier. Et donc parmi les causes qui sont données de différents bouchons et embouteillages dans la ville de Kinshasa, c’est d’abord l’incivisme routier des uns et des autres, particulièrement des Kinois ici dans la ville de Kinshasa. C’est le problème de la circulation routière, tel qu’assurée par notre Police de circulation routière  qui doit être redynamisée. Et puis c’est la question de voiries. Ici, nous sommes là dans le cadre des voiries qui doivent complétement être réhabilitées pour que cela ne soit plus une cause ou une raison à ces multiples bouchons auxquels nous assistons dans la ville. A côté de ça, c’est permettre aussi que nous puissions avoir des voies secondaires. Parce que comme vous le savez, ce qui rend la circulation difficile dans la ville de Kinshasa, c’est que nous avons très peu de voies d’accès vers les points centraux de la ville. Ici, si jamais on peut multiplier les axes secondaires, ça peut aussi désengorger les axes principaux. Donc, on est là dans ce cadre, pour répondre une fois de plus à la vision, à l’instruction de son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, pour améliorer le quotidien des Kinois, en particulier, et des Congolais, en général, notamment dans la circulation routière », a déclaré le Premier Ministre.

Scepticisme…

La volonté du gouvernement Sama Lukonde qui veut accompagner le gouvernement provincial de Kinshasa à qui incombe principalement la charge de la voirie urbaine, est à saluer. Mais seulement, vu l’état des artères macadamisées de la capitale qui sont à 80% défoncées dans toutes les 24 communes, il y a eu d’être totalement sceptique. A moins que le projet se limite ou cible seulement quelques artères à grande fréquentation. Non sans raison, rien que pour les artères de la commune de la Gombe, vitrine de la capitale, la concrétisation de cette opération « routes sans trou » risque d’aller jusqu’à la fin du mandat et du président de la République et du gouvernement Sama Lukonde mais aussi celui du gouverneur Ngobila. Quand est-ce qu’alors on s’occupera des routes de N’djili, Kimbanseke, Masina, Barumbu… ? Aussi, quel budget dispose-t-on pour ce projet de bouchage de trous parce que les travaux sur les avenues Université, Kimwenza, Saïo à Ngiri-Ngiri et les routes Nd’jili brasserie et Matadi dans son tronçon compris entre Ozone et Delvaux par exemple, exigent de gros moyens  financiers ?

S’il est vrai que le bouchage des trous, accompagné d’un civisme routier de stricte observance, peut favoriser la fluidité d’une artère, il est aussi vrai que si la canalisation des eaux de pluie n’est pas prise en compte dans la réalisation de ce projet, l’ouvrage n’aura pas longue vie et l’on retournera à la case de départ. Donc, un éternel recommencement. Toutes ces préoccupations et inquiétudes font que les observateurs sceptiques croisent les doigts face à cette annonce et lancement par le premier ministre du projet « Kinshasa zéro trou ».

  • Bendélé Ekweya té

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