D’après certains professionnels de Droit, en mettant la charrue avant les bœufs par la désactivation de certains enseignants du réseau catholique alors que c’est tous les enseignants du secteur public qui sont en grève, le ministre Tony Mwaba vient de commettre une erreur monumentale qui risque de coûter cher à l’État congolais qui se trouve être employeur de ces enseignants.
En effet, en tant que fonctionnaire de l’État, les enseignants ou tout autre fonctionnaire sont soumis au statut qui régit le personnel public. Le droit de grève étant constitutionnel, le ministre n’avait qu’à faire appliquer la loi en respectant la procédure par l’ouverture d’un dossier disciplinaire en cas de commission d’une faute. En désactivant ces enseignants sans l’ouverture d’un dossier disciplinaire, il y a selon certains hommes de droit, une sanction prématurée, surtout qu’elle a été préméditée.
Chassé du Collège Boboto au courant de la semaine, à travers sa délégation dépêchée à cet établissement, le ministre Tony Mwaba fait déjà l’objet d’aversion auprès d’une certaine catégorie d’enseignants qui n’ont pas hésité de dire au micro de scooprdc.net que Willy Bakonga son prédécesseur connaissait mieux le secteur que lui. A la question de savoir pourquoi cette comparaison, ces groupes d’enseignants affirment qu’en tant qu’ancien enseignant et membre du gouvernement, Willy Bakonga s’interdisait d’entrer en confrontation avec les enseignants, sachant qu’ils ont raison de réclamer leur droit longtemps bafoué par l’employeur qui n’est autre que l’État dont il était l’émanation.
Par ailleurs, ils accusent Tony Mwaba de militantisme dans la gestion de la chose publique et rappelle à ce dernier que le déclin du maréchal Mobutu a commencé lorsqu’il a sacrifié les enseignants parce qu’ils avaient déclenché la grève, un certain 22 octobre 1977, le jour du décès de sa première épouse, la regrettée Marie-Antoinette Gbiatene, appelée affectueusement par les Congolais « Maman Sese ».
Tony Mwaba interpellé au sénat et le cardinal Ambongo conseille la négociation !
Réuni au siège de Caritas RDC dans le cadre de la réunion de l’association de conférences épiscopales d’Afrique centrale, l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le Cardinal Fridolin Ambongo en a profité, pour lancer un appel au dialogue entre l’État congolais, employeur d’une part, et les enseignants grévistes, employés d’autres. Cela, suite aux propos et décisions du ministre de l’EPST Tony Mwaba, menaçant les enseignants en grève, d’être désactivé de la liste de paie, voire, retirer la gestion des certaines écoles du réseau catholique.
Pour Fridolin Ambongo, il y a un mélange du genre de sorte que, une certaine opinion pense mettre sur les épaules de l’église catholique un conflit qui oppose deux parties bien identifiées. Les insultes contre l’église catholique et les prélats n’arrangeront rien, et que pour le prélat catholique, seules les négociations pourront avoir raison sur les tempéraments des uns et des autres. L’église catholique n’y est donc pour rien. Car ces enseignements sont fonctionnaires de l’État et non employés de l’église catholique. En plus, la grève est un droit constitutionnel, il n’est donc pas normal d’intimider les gens, alors que la négociation est la voie à privilégier.
Pendant ce temps au sénat la sénatrice Francine Muyumba a adressé une question orale avec débat au ministre de l’EPST Tony Mwaba pour qu’il vienne éclairer les sages du Parlement sur sa décision épidermique de désactiver de la fiche de paie quelques enseignants grévistes des écoles conventionnées catholiques.
Rappelons que c’est depuis le lundi 4 octobre, date de la reprise de cours que les enseignants du sous-secteur primaire sont entrés en grève. Mais malheureusement, les responsables n’attribuent cette grève qu’aux écoles du réseau catholique, alors que tout le secteur public est en grève tacite ou visible depuis cette date.