Naufrage à Bumba : seulement une cinquantaine de survivants sur plus de 300 passagers

Une centaine de corps sans vie déjà repêchée et une autre centaine portée disparue. C’est jusqu’ici le bilan du naufrage d’une embarcation composée de neuf grosses pirogues intervenu la nuit du mardi 5 octobre aux environs de 23 heures dans le territoire de Bumba, dans la province de la Mongala.

En effet, abandonnées par le gouvernement central depuis de décennies, les populations de la province de la Mongala en général et des territoires de Bumba, Lisala et Bongandanga en particulier, survivent comme elles le peuvent, bravant parfois la fatalité pourvu qu’elles trouvent de quoi nourrir leurs familles. Et c’est dans cette logique que ce drame est arrivé, car ces hommes et femmes avaient l’habitude d’effectuer chaque lundi, le déplacement à bord de ces embarcations de fortune, pour rejoindre le marché appelé « 2000 ans » village Moenge, dans la province frontalière de la Tshopo.

Avec neuf pirogues chargées d’hommes, de femmes et de marchandises, le convoi surchargé a amorcé la descente sur la rivière Itimbiri, frontière naturelle entre les deux provinces. C’est au niveau de l’embouchure, au village Engengele où se jette l’Itimbiri sur le fleuve que le courant de la rivière a fait chavirer l’embarcation par manque de visibilité de la part de ceux qui la manœuvraient mais aussi à cause de mauvais temps qui s’annonçait avec la pluie.

Sur plus de trois cents personnes à bord, raconte un témoin sur place à Bumba, c’est plus de cent corps sans vie qui sont déjà repêchés, et moins de soixante-dix survivants. Pour ce témoin, au vu du courant d’eau qui sort de l’Itimbiri en ce temps de crue, il est fort probable que certains corps soient déjà en aval de Bumba, vers Ebonda ou plus au sud encore vers Yakata.

Et depuis ce grave accident, c’est seulement le jeudi 7 octobre que le gouverneur a.i Serge Mongulu est arrivé à Bumba pour un constat d’une demi-journée avant de regagner Lisala pour prendre son avion et venir à Kinshasa. Et pourtant, sous d’autres cieux, cette catastrophe émouvrait jusqu’au plus haut point, le sommet de l’État. Soit, ce n’est pas une zone minière peut-être, mais ceux sont morts dans cette tragédie sont des Congolais comme ceux de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Haut-Katanga et du Kasaï. 

Cet abandon total révolte la population, a renseigné une autre source sur place à Bumba, qui explique le désarroi de la population qui se demande si elle fait toujours partie du territoire national congolais. Non seulement que les responsables étatiques manquent de tout pour intervenir, mais jusqu’ici le gouvernement central ne pipe mot sur le sort qui est le leur. Car, il y a en territoire de Bumba un commissaire fluvial, une police fluviale ainsi que l’état-major de la force navale. Mais aucun secours n’est arrivé à temps, par manque d’équipements et de moyens de communication.

Plus de cent morts ! Ça doit faire déplacer un chef de l’État ou un chef de gouvernement. Dommage !

  • Bendélé Ekweya té

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