Affaire RAM : Cherche-t-on à protéger Kibasa ?

Lors de son dernier passage à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions orales lui adressées par les députés à propos de sa taxe RAM, le ministre Augustin Kibasa Maliba avait promis de repasser le vendredi 1er octobre pour apporter de réponses supplémentaires aux élus. Mais il s’est réfugié derrière la réunion du Conseil des ministres programmée à cette même date pour justifier son absence. Or, pour les députés, leur plénière primait sur ce rendez-vous hebdomadaire du gouvernement. Soit, ce n’était que partie remise !  Alors qu’on l’attendait ce lundi 4 octobre à l’hémicycle, l’homme s’est infiltré dans la mission du chef de l’État Félix Tshisekedi à Abu Dhabi où il y a exposition universelle. Mais pendant ce temps, le caucus de députés du Front Commun pour le Congo (FCC) exige le remboursement total de tous les crédits ponctionnés de Congolais et ne jure que par sa déchéance dans une déclaration faite ce même lundi à la presse.

En effet, même si celui que les Congolais ont surnommé désormais l’« arnaqueur national » ne s’était pas présenté le 1er octobre à l’hémicycle, les Congolais ont toujours les yeux braqués sur Christophe Mboso et son Union sacrée, pour que justice leur soit faite. Beaucoup souhaiteraient voir le ministre de PT-NTIC être déchargé de ses fonctions et poursuivi en justice pour de chefs d’accusation allant du vol aggravé au dol jusqu’à l’enrichissement illicite. Derrière eux, les députés du FCC qui ont fait une déclaration fustigeant la manière dont le bureau Mboso a géré cette question de l’interpellation du ministre de PT-NTIC sur la taxe RAM.

Pour ce caucus des kabilistes, Kibasa Maliba doit rembourser aux Congolais tout l’argent perçu indûment et illégalement. Il doit démissionner de ses fonctions de ministre et avec lui, tout le comité directeur de l’ARPTC responsable de cette escroquerie. Étant donné que l’escroquerie que revête cette taxe a ébranlé le fondement même de l’Union dite sacrée, une motion de défiance et de poursuites judiciaires sont réservées au ministre et à tous ses complices.

Dans un pays sérieux, rapporte un homme politique de l’Union sacrée. « Notre collègue et ami devait démissionner tout simplement. Ici, on ne peut pas parler de la solidarité gouvernementale. Souvenez-vous de ce qu’avait dit le président Sarkozy au Palais du peuple lors de son passage à Kinshasa en 2009 ! Il avait dit au président Joseph Kabila qu’on ne peut pas bâtir un pays dans l’impunité. C’est encore valable aujourd’hui cette parole, si l’exemple ne vient pas de nous (Ndlr : union sacrée), alors c’est foutu. Cette histoire de RAM commence à sentir vraiment mauvais, et je suis sidéré que le conseil des ministres n’en a même pas fait allusion. Du coup je me pose la question de savoir qui sont alors les vrais bénéficiaires de cette taxe indue et illégale ? », a-t-il déclaré.

La conversation avec cet homme politique, laisse transparaître un malaise au sein même du gouvernement, car il y a d’après l’interlocuteur de scooprdc.net deux factions, l’une en faveur de Kibasa mais sans argument, et l’autre qui veut voir le fils de Frédéric Kibasa quitter le gouvernement pour ne pas salir les warriors qui ont maintenant du mal à s’identifier comme tel. Et le Chef de l’État Félix Tshisekedi devrait se gêner d’avoir à sa suite un aussi encombrant ministre qui n’a plus la confiance des élus nationaux, ni même celle de Congolais pour qui il était censé travailler. Personne n’est irremplaçable.

  • Bendélé Ekweya té

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