Contrôle du diamant exporté par SACIM : pourquoi ce réveil tardif de Ngoyi Kasanji ?

« Je viens ce jour de faire adopter à l’Assemblée plénière de notre chambre parlementaire, une mission d’enquête parlementaire sur les exportations des colis des diamants effectués par la Sacim en Belgique dont les prix vendus par carat revenaient à 9 $ alors qu’à Kinshasa les mêmes marchandises viennent d’être vendues à plus de 19$ et se vendaient toujours à plus de vingt dollars à Kinshasa. Face à un tel pillage organisé au détriment de notre province, de notre pays et de notre peuple, il est nécessaire que la lumière soit faite et que les responsabilités soient établies. Il est inadmissible que plus de la moitié d’argent disparaisse chaque année au profit des certains individus alors que le courant électrique n’arrive pas à Mbujimayi par manque de cet argent. Merci aux collègues députés qui ont daigné acceptés ma proposition d’amendement à l’unanimité », a écrit le député national Alphonse Ngoyi Kasanji, sur son Twitter en se félicitant.

Certes, une action à saluer mais qui appelle cependant des interrogations : Pourquoi ce réveil tardif de la part de l’ancien gouverneur du Kasaï oriental de 2007 à janvier 2019, soit 12 ans ? Pendant son mandat, la Sacim était-elle catholique puisqu’elle existe depuis 2013 ? A qui Alphonse Ngoyi Kasanji fait-il allusion lorsqu’il parle de certains individus qui bénéficieraient chaque année de la moitié d’argent frauduleusement éludé par la Sacim ? En était-il lui-même bénéficiaire à son époque ?

Voilà qui fait exclamer un internaute ayant réagi à son tweet : « Ce cerveau intéressant a perdu beaucoup d’années aux côtés de sans cœurs mon Dieu ». Non sans raison, la fraude minière a été décriée pendant tout le mandat d’Alphonse Ngoyi Kasanji et lui-même était cité comme en faisant partie dans l’exploitation semi-industrielle avec des dragues sur la rivière Sankuru, dans le district qui porte le même nom, devenu province plus tard. Cette exploitation était sans paiement de taxes dues à la province en complicité, l’accuse-t-on à Lusambo, chef-lieu du Sankuru, avec l’ancien gouverneur Berthold Ulungu qui craignait son évincement, mieux sa déchéance du fait que tous les députés provinciaux du Sankuru émanant de l’Assemblée provinciale du Kasaï oriental avant son démembrement, étaient bien sous la coupe de Ngokas.

C’est mieux l’action qu’il vient de déclencher lui-même pour la bonne gestion du diamant dans le Kasaï oriental, mais ne faudrait-il pas remonter jusqu’au déluge pour que le Sankuru obtienne aussi réparation de tout son diamant emporté par le même Alphonse Ngoyi Kasanji sans contrepartie, selon les dires des sources de Scooprdc.net à la division des mines à Lusambo ?

Pour rappel, la Société Anhui Congo d’investissement minier (Sacim) est une entreprise à capitaux sino-congolais implantée à Tshibwe dans le territoire de Miabi. Son exploitation du diamant dans la concession de la Minière de Bakwanga (MIBA), décrie-t-on à Mbuji-Mayi, n’a jamais profité adéquatement à la population locale.

  • Bendélé Ekweya té

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