Recherche scientifique : Les ambitions démesurées de Vincent Lukanda mettent en péril le nucléaire congolais

Si tous les gestionnaires des services publics et spécialisés de l’État se comportaient en rebelles face à leurs tutelles respectives, l’Administration congolaise se transformerait en une mafia semblable à celles du clan des siciliens,  avec des personnes qui rêveraient de n’être gérées que par la seule institution Présidence de la République, ou mieux par la seule personne du Chef de l’État. 

C’est le cas de le dire du Commissaire Général à l’Énergie Atomique/ Centre de Régional d’Étude Nucléaire CGEA/CREN-K, Vincent Lukanda Mwamba, qui a pris l’habitude à temps et à contretemps par ses lettres teintées de connotation adamique, de saisir le Chef de l’État ou le Premier Ministre accusant ses chefs hiérarchiques dont le Secrétaire Général à la Recherche Scientifique et Innovation Technologique ou le Ministre de Tutelle.

Dans sa récente lettre datée du 21 septembre 2021 dont copie est parvenue à scooprdc.net, cet homme aux ambitions démesurées écrit au Chef de l’État pour fustiger l’adresse du Ministre José Mpanda à la 65ème Assemblée Générale de l’Agence Internationale à l’Énergie Atomique (AIEA), tenue du 20 au 24 septembre 2021 à Viennes, adresse pourtant acclamée par les experts du Nucléaire congolais qui ont entendu le Ministre Mpanda que le Commissaire Général à l’Énergie Atomique avait accusé de bloquer le redémarrage du réacteur Trico II,  plaider  au contraire pour le redémarrage de celui-ci. Rattrapé par sa fausse accusation distillée dans le document que l’opinion n’a pas hésité de qualifier de ‘’ torchon ‘’, Vincent Lukanda écrit au Président de la république dans sa lettre ci-haut évoquée: « De prime abord, les installations du Centre Nucléaire de Kinshasa ne présentent aucun problème de sécurité dans leur fonctionnement. Le CGEA fait constat que la Tutelle veut imposer une modification au programme nucléaire du pays et tout cela sans avoir associé les experts et décideurs du CGEA, seule structure mandatée pour concevoir et mettre en œuvre la politique et le programme nucléaires du pays à travers la promotion des applications pacifiques de la technologie nucléaire ».

Affirmer que les installations du CGEA ne présentent aucun problème de sécurité revient à ignorer l’inquiétude émise par le patron de renseignements congolais au mois de juillet dernier  notamment en ce qui concerne la vétusté du matériel et son souhait de changer le système de commande du réacteur Trico II de l’analogique à l’électronique.

Ce que Lukanda omet délibérément de dire au Chef de l’État est que le Ministre était bel et bien accompagné des Experts du Nucléaire à cette Assemblée dont le professeur Jérémie Musemwa, spécialiste en sciences nucléaires et Directeur Scientifique au CGEA  et le professeur Sébastien Luyindula, ancien Directeur scientifique et actuel chef de Division des sciences de la vie toujours au CGEA.   

Pour Lukanda, qui est Expert ? En tout cas pas lui, hydrologue de son état, parachuté au CGEA par la magie de la coterie, et de surcroît à titre intérimaire ! L’on peut se demander ce qui fâche Monsieur le Commissaire Général dans la démarche du Ministre, pourtant  jugée salutaire par les vrais Experts. Est-ce parce que le Ministre plaide pour la modernisation continue du réacteur Trico II ou parce qu’il préconise l’association des technologies qui mettent la personne de Lukanda en déphasage par rapport aux connaissances rudimentaires en Nucléaire acquises par lui au sein du CGEA? La réponse pourrait être ailleurs : le fait que Lukanda fait face à un Ministre intègre, qui refuse de se laisser dompter par le pouvoir de Mammon, et qui tient à ce que les recettes réalisées par le CGEA soient connues et contribuent véritablement à soutenir le programme du Gouvernement et la vision du Chef de l’État. Sa gestion peu orthodoxe du CGEA explique le fait qu’il s’oppose par des subterfuges dignes de gamins à l’audit administratif et financier du CREN-K initié par la Tutelle. De quoi a-t-il peur si sa conscience est tranquille ?

Ce qui est vrai, les 14 ans d’un hydrologue à la tête d’un centre nucléaire stratégique sont catastrophes. Alors qu’il fallait d’après les lettres au gouvernement pour le redémarrage, un montant de 3.4 millions USD,  monsieur le professeur hydrologue a géré tout ce temps ce centre qui génère des millions de dollars par mois par les taxes de radiation sans aucune réalisation. Pourtant, un ou deux mois suffisent pour avoir le montant de 3,4 millions USD. Est-ce de l’incompétence de l’hydrologue ou c’est le  détournement  de fonds de l’Etat ? C’est la raison du contrôle du gouvernement.

Le Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, est donc exhorté à ouvrir l’œil et le bon et à mettre hors d’état de nuire cet homme, dont la qualité d’hydrologue contraste avec sa fonction au CGEA et représente un sujet de moquerie du pays à l’extérieur.

  • Bendélé Ekweya té

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