En séjour au pays de l’oncle Sam depuis le début de la semaine, le Chef de l’État Félix Tshisekedi interrogé par la voix de l’Amérique (VOA) au sujet de la proposition de la loi sur la « congolité » connue également sous le nom de la loi « Tshiani », le président congolais n’a pas mâché ses mots pour renvoyer cette proposition à ses géniteurs.
« ... d’abord je commence par dire que Tshiani est un Congolais jusqu’à la preuve du contraire qui a le droit de penser ce qui est bon pour son pays, selon lui. C’est son droit. Donc on ne va pas ici faire le procès de Tshiani, parce que nous voulons qu’il y ait la démocratie, que chacun puisse s’exprimer. Ça c’est clair. Et d’ailleurs à ce sujet, pour la petite histoire, je parlais avec un officiel belge pour lui dire que vous savez que chez vous en Belgique il y a de gens qui disent tout haut qu’ils sont contre la royauté ! Mais on ne les met pas en prison, on ne les fait pas taire ! Est-ce que la royauté s’en va pour autant ou qu’elle change pour autant ? Non! Le roi est là et il est bien là. C’est la même chose. Alors maintenant que vous me demandez mon avis, moi je ne vais pas donner mon avis, mais je vais juste faire un constat, car je n’ai pas envie d’entrer dans cette polémique que cette proposition de loi même a suscitée. Mais je dirais simplement qu’être Congolais de père et de mère suffit à garantir une bonne gestion des Congolais de pères et de mères ? Des autres Congolais d’un père ou d’une mère ? Voilà, est-ce que cela suffit comme critère, pour servir son pays de manière loyale, fidèle et ses compatriotes de manière convenable ? Je ne crois pas, je ne crois pas parce que l’histoire même la plus récente de notre pays nous démontre qu’il y a eu des Congolais de père et de mère qui ont participé à la ruine de notre pays ! Donc pour moi, c’est ne pas un critère ».
Ce réquisitoire de Félix Tshisekedi ajouté à cela la non prise en compte de cette proposition au début de la session de septembre au Parlement, font dire aux observateurs de la politique congolaise que désormais, la loi Tshiani serait « un mort-né ». Et si l’on était en matière de droit, l’on dirait : recevable, mais non fondé.
Connaissait-il la position du Chef de l’État ? Avait-il été rassuré par Mike Hammer ? En tout cas Moïse Katumbi et son clan se sont curieusement tus depuis un certain temps, alors qu’à l’annonce du dépôt de cette proposition de loi par Nsingi Pululu à l’Assemblée nationale, le fils d’Etienne Tshisekedi avait été traité de tous les noms d’oiseaux par ceux qui lui attribuaient aujourd’hui à tort, la paternité de ce projet de loi. Vont-ils faire amande honorable ? Car Fatshi a dit ouvertement ce qu’il en pense.