Contrairement aux membres du gouvernement Ilunkamba qui ont fini le mandat sans être dotés des véhicules de fonctions, ceux de Sama Lukonde dits des « warriors » ont vite réceptionné des Nissan Patrol pimpant neuves. Mais seulement, la majorité de ces warriors circulent avec ces véhicules avec des plaques d’immatriculation bâchées. Une pratique qui, non seulement pèche énormément contre le code de la route qui exige que tout véhicule sur la route soit clairement identifié par sa plaque d’immatriculation, mais aussi frise l’incivisme.
Du coup, tout citoyen lambda se pose des questions : pourquoi les warriors de Sama Lukonde cachent-ils les plaques d’immatriculation de leurs véhicules ? Que craignent-ils ? Ont-ils des coups sales ? Pourquoi ne pas alors circuler carrément sans plaques ou lieu de les bâcher ? Pourquoi ne font-ils pas comme le premier d’entre eux Sama Lukonde ou le PR5 dont les véhicules sont bien identifiés alors qu’en termes de risque ce sont eux les plus exposés ?
Ce mauvais exemple des warriors aux véhicules de fonctions avec plaques d’immatriculation bâchées jour et nuit, met en mal les éléments de la police de circulation routière qui sont partagés entre la volonté de faire respecter le code de la route et la crainte d’être blâmés dans un pays où le trafic d’influence bat encore le record. Non sans raison, car le 28 janvier dernier, le commissaire provincial de la police ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, avait, dans un communiqué, mis en garde les conducteurs et propriétaires des véhicules qui, d’une part, font usage abusif de la sirène et du gyrophare, et d’autre part, roulent sans plaques d’immatriculation ou avec des plaques bâchées.
Bien avant lui, son chef hiérarchique, le commissaire général de la police, le général Dieudonné Amuli dit «Vieux Pangolin», avait en août 2017 tapé du poing sur la table pour interdire formellement la circulation des véhicules aux plaques d’immatriculation voilées dans la ville de Kinshasa. Qu’adviendrait-il aux policiers courageux qui interpelleront tous les véhicules aux plaques d’immatriculation bâchées des warriors ?
Avant que le pire n’arrive, il serait mieux que le commandant de ces warriors leur tirent les oreilles pour les remettre à l’ordre. S’ils ont des coups louches à faire, ils n’ont à utiliser leurs véhicules privés en les camouflant. Mais ceux de l’Etat doivent être clairement identifiés pour permettre aux policiers, en cas d’accident par exemple, de s’en sortir dans leur rapport circonstanciel. Un bon exemple de civisme doit venir de vos warriors, s’il vous plaît monsieur le premier ministre.
