Défection du RCD/KML de l’Union Sacrée : Pourquoi Mbusa Nyamwisi a-t-il recouru à un adultérin pour s’exprimer ?

L’activisme des ADF en plein état de siège ne laisse pas les forces politiques et sociales insouciantes. Les récents dégâts humains et matériels dans l’embuscade sur la route Bunia – Beni, blessent toute âme humaniste et sensible. Du coup, des supputations vont bon train, dégageant ainsi trois hypothèses qui peuvent être explorées concomitamment : sabotage de l’état de siège par l’ennemi, infiltration des FARDC et des services de renseignements, désorganisation et démotivation des FARDC.

Parmi les réactions qui circulent sur la toile celle du RCD/KML de l’ancien rebelle Mbusa Nyamwisi qui a cohabité avec les ADF pendant les rébellions RCD de 1998 à 2003. Ce parti a choisi comme porte-parole, le responsable de la section du territoire de Lubero au Nord-Kivu. Dans un communiqué signé et publié, vendredi 3 septembre par ce dernier, des sévères remontrances sont faites, non seulement à l’endroit de la mission onusienne en RDC, mais aussi à l’endroit du régime Tshisekedi et de son Union sacrée de la nation dont le RCD/KML est membre.

«Au Gouvernement congolais de : – Prendre la question de l’insécurité à l’Est au sérieux et reconnaître publiquement et officiellement qu’il y a un génocide des populations locales plus particulièrement les Yira, planifié depuis le Rwanda en complicité avec certains officiels congolais en faveur des populations rwandaises en quête des terres ; – Reconnaître l’échec de l’état de siège qui apparaît actuellement comme un plan ayant été conçu non seulement pour exécution et finalisation du génocide mais aussi de la balkanisation du pays ; – De cesser de publier et de médiatiser des messages ne reflétant pas la réalité sur le terrain ; – De relever tous les services chargés des renseignements (militaires et civils) ainsi que toutes les troupes dans les deux provinces y compris la chaîne de commandement jusqu’à l’Etat-major général dont les récentes enquêtes viennent de révéler un rôle déterminant dans le détournement des fonds alloués aux opérations ; – A défaut, de démilitariser toute la région et laisser les populations se prendre à charge au lieu de rester dans les illusions d’être protégées par une armée alors que c’est elle-même qui est complice de leur malheur.

Au RCD/K-ML de : – Suspendre sa participation à l’Union sacrée « pour la nation » qui, en réalité, est une union contre la nation au regard du fait qu’elle semble avoir d’autres priorités que la sécurité à l’Est, ce qui est contraire à l’idéologie-même du parti découlant de sa devise « Dieu, le Congo et la loi » ; – A défaut, de suspendre sa participation aux actions politiques au sein des institutions et de rentrer à la base afin de compatir avec celle-ci», Peut-il dans ce document de quatre pages signé par Me Mbusa Machozi Joseph, président sectionnaire du territoire de Lubero.

Un spécialiste des questions politiques du Nord-Kivu, Augustin  Kulikwalava, qui a analysé ce document qui suscite beaucoup de questions et qui s’est confié à Scooprdc.net, estime que le fonds et la forme de ce déclaration ressemblent plutôt à la direction du RCD/KML qu’à la simple section de Lubero. Pourquoi alors Mbusa Nyamwisi a-t-il utilisé une section territoriale pour annoncer son retrait de l’Union sacrée ? Pourquoi la section  RCD/KML de Lubero et non celle de Beni où se passent les massacres ? Pourquoi ce communiqué est-il signé par un seul individu ? Est-ce une façon de négocier des postes à l’Union sacrée par le RCD/KML à ce moment de partage ? La direction politique du RCD/KML a-t-elle peur de s’exprimer ?

Cependant, la plus grande interrogation porte sur le signataire du communiqué du RCD/KML, prétendu sectionnaire du Territoire de Lubero, Me Joseph Mbusa Machozi. Invisible au Nord-Kivu depuis plus d’une année, il serait en exil en Ouganda. En effet, ce polygame a été surpris en plein acte d’adultère en ville de Butembo. Face à cette flagrance, il a pris la tangente depuis une année et n’anime plus la section RCD/KML de Lubero, rapporte Augustin  Kulikwalava à Scooprdc.net. 

Et pour couvrir son forfait et le soustraire de la justice, le RCD/KML lui avait facilité la fuite jusqu’en Ouganda, base arrière de ce parti et pays des ADF. Pourquoi Mbusa Nyamwisi a-t-il choisi un personnage si controversé pour s’exprimer ? En choisissant ce candidat malheureux aux législatives de 2018 sur la liste AR de Delly Sessanga, regroupement dans lequel le RCD/KML est membre, Mbusa Nyamwisi a discrédité  totalement son parti, soutient le spécialiste des questions politiques du Nord-Kivu, Augustin  Kulikwalava, qui s’est confié au média en ligne.

Non sans raison, car en effet, Me Joseph Mbusa Machozi, non seulement est un aigri pour avoir perdu à la cour constitutionnelle face à l’actuel député national de Lubero, Bonane Jérôme Lusenge, mais il est aussi une personne recherchée par la justice. Il est donc immoral d’instrumentaliser la douloureuse question des massacres de Beni en exploitant un adultérin comme porte-parole du /KML pour en faire ainsi un prévenu politique, afin de le  faire revenir de son exil en Ouganda.

D’autres inquiétudes que soulève Augustin  Kulikwalava au regard de l’ampleur de l’insécurité dans la région de Beni : Joseph Mbusa Machozi est-il toujours en Ouganda ? N’est-il pas caché  dans un camp d’entraînement pour un plan d’embrasement du territoire de Lubero ? «Le RCD/KML, compagnon de l’UDPS dans la villégiature de l’Île de Gorée au Sénégal et à Genval en Belgique, serait déjà sorti de l’Union sacrée de Félix Tshisekedi. Que l’adultérin Joseph Mbusa Machozi ait été le pion choisi pour l’annoncer, cela n’est autre qu’un sacrilège politique. Nul doute que ce parti  des mille voltefaces en est encore a un autre», conclut Augustin  Kulikwalava, notre spécialiste du Nord-Kivu.

  • Bendélé Ekweya té

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