Dans ce qui devient une tradition instaurée par Patrick Muyaya, ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement, celle de faire défiler les «warriors» de Sama Lukonde devant la presse dans le cadre de redevabilité, Eve Bazaïba, ministre d’Etat en charge de l’environnement s’est livrée à cet exercice, ce jeudi 2 septembre 2021, en vue de donner de la lumière sur la pollution des rivières Kasaï et Tshikapa par une entreprise minière angolaise.
Ayant effectué une descente sur le terrain, Eve Bazaïba a confirmé la pollution de ces deux cours d’eaux, en donnant le bilan en termes des dégâts humains et matériels : 12 décès dus à la diarrhée et l’acidité, des poissons morts et l’écosystème détruit. D’après la ministre d’Etat de l’Environnement, le gouvernement congolais attend de cette entreprise la réparation des préjudices subis via le gouvernement angolais, selon le principe de pollueur-payeur.
L’occasion a été donné aux journalistes d’aborder d’autres questions liées au secteur de l’environnement. C’est ainsi que la crainte des organisations environnementales qualifiant de catastrophe imminente la levée du moratoire sur les titres d’exploitation forestière lui a été transmise. Sans regretter sa décision prise, Eve Bazaïba la motive par son souci de revisiter tous les contrats forestiers que ce soit de conservation ou de d’exploitation.
«80% des exploitants forestiers travaillent soit dans l’illégalité totale, soit dans la légalité partielle ou carrément dans l’informel. Et dans tout ça, c’est le Congo qui perd», a-t-elle déclaré en précisant que cette levée du moratoire sur les titres d’exploitation pris il y a 19 ans, est décidée en vue de prendre des mesures contraignantes définitives qui permettent à la restauration de l’écosystème et à la gestion rationnelle des ressources forestières de la RDC.
Pour Eve Bazaïba, on ne peut pas rester dans le conservatoire pendant plus de 19 ans. «Ce n’est pas responsable de garder une mesure dépassée qui favorise la fraude et fait perdre au Trésor public beaucoup d’argent», soutient-elle en relevant que cette fraude fait que l’Etat ne dispose pas des statistiques fiables de l’exploitation de ses forêts. Et pour parvenir à mettre de l’ordre dans son secteur, la ministre d’Etat compte sur le concours du cadastre forestier pour l’évaluation de tous les contrats pour décider de leur continuité ou de leur suppression.