Décès du colonel Polydore Kasongo : La responsabilité incombe à l’Etat congolais !

Le décès, ce dimanche 29 août, du colonel Polydor Kasongo, commandant de la Légion Nationale d’Intervention (LENI, ex-PIR), par mauvaise manipulation de l’arme par son garde du corps, vient jeter une fois de plus le doute sur la qualité des hommes en uniforme que la RDC dispose dans sa police.

En effet, cet officier supérieur (Colonel foul) de la police nationale Congolaise revenait de la messe, lorsqu’un embouteillage dû au mauvais stationnement des taxis-motos au niveau du saut-de-mouton de pompage a nécessité l’intervention de l’un de ses gardes du corps pour lui frayer un passage. 

Habitués à l’anarchie et à la brutalité connues de tout kinois, ces motards vont opposer une résistance farouche au policier qui, pendant cette altercation, sera surpris par la détonation de son arme. Et c’est le tir en question qui atteindra mortellement le colonel à bord de sa jeep de commandement. Ce dernier succombera sur le coup.

Si le policier, apprend-t-on, est aux arrêts, une question simple que les enquêteurs pourront poser d’une part, est celle de savoir : que faisait la balle dans la chambre de cette arme et pourquoi la sûreté était-elle ouverte, alors que visiblement, le colonel n’était pas en danger ? D’autre part, qu’en est-il de la formation, recyclage et entraînement de policiers RD congolais ?

C’est ici l’occasion de déplorer le manque de rigueur en ce qui concerne les critères de sélection pour le recrutement des policiers et des militaires. Car en effet, en Afrique subsaharienne et particulièrement en RDC, la police et l’armée semblent être des dépotoirs de tous les inciviques et enfants en rupture avec la scolarité. Dans la société congolaise où tout le monde connaît tout le monde, les chauffeurs des officiers ont été fait policiers, leurs personnels domestiques de même, leurs fils, filles, nièces, neveux etc. Les femmes et enfants sans formation remplacent des parents policiers décédés ou déclarés inaptes…telle est la réalité de beaucoup des policiers à qui sont dotées armes et uniformes.

Le décès de cet officier doit civilement être la responsabilité de gouvernement congolais pour sa complaisance et sa négligence dans le recrutement et la formation des éléments de la police voire de l’Armée. Faudra-t-il vraiment à ce garde du corps de descendre pour disperser les motards avec violence ? Pourquoi n’a-t-il pas recouru aux policiers de circulation routière ? Excès de zèle et usurpation de pouvoir qui renvoient malheureusement très tôt son colonel au-delà. Perte pour sa famille qui énormément doit être réparée par l’Etat congolais.

Venons-en aux « wewas », sobriquet donné aux conducteurs de motos-taxis. Ces jeunes gens excellent dans la brutalité, injures publiques, menaces, voie de faits, bref, un incivisme et mépris de la vie humaine au point d’être assimilés à une milice qui ne dit pas encore son nom. Tous les carrefours de Kinshasa sont devenus de lieu de non-droit tenus par eux, où ils menacent policiers et chauffeurs. Aucun respect par eux du code de la route.  Et par malheur, si vous vous accrochez à l’un d’eux, non seulement que vous perdriez votre véhicule, mais votre vie sera aussi en danger, sans qu’ils n’en répondent devant la justice. Il est temps que ça change, les fameux wewa ne sont pas plus forts que l’Etat ! Voilà que pour leur incivisme, la police et l’Etat congolais perdent gratuitement un officier supérieur.

  • Bendélé Ekweya té

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