Comme des abeilles attirés par le miel, les personnes accusées d’avoir participé à l’assassinat début juin 2010, du défenseur des droits de l’homme, Floribert Chebeya, et son chauffeur Fidèle Bazana, se rassemblent petit à petit à la prison de Makala alors que certaines étaient en fuite. En effet, mardi 24 août dernier, un policier impliqué dans ce meurtre a été interpellé à Lubumbashi. D’après les sources de Scooprdc.net, c’est en allant retirer sa solde à la Trust Merchant Bank (TMB) de Lubumbashi, que le brigadier-chef Doudou Ngoy Ilunga a été appréhendé et ramené à Kinshasa après onze ans de cavale.
Bien avant lui, c’est le major Christian Ngoy qui avait été arrêté en septembre 2020 toujours à Lubumbashi. A ce jour, quatre tueurs accusés de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana sont à la prison de Makala : le colonel Daniel Mukalay, le major Christian Ngoy Kenga Kenga, l’adjudant Jacques Mugabo et le brigadier-chef Doudou Ngoy Ilunga. D’autres en dehors du pays, ont avoué avoir participé à cet assassinat commandité par le général John Numbi et se disent prêts à revenir au pays pour témoigner si leur sécurité est assurée. Il s’agit de Paul Milambwe, Hergile Ilunga, Alain Kayeye Longwa et Eric Kibumbe alias Sadam.
Ici au pays, on signale la présence de deux autres tueurs de Chebeya dans le Lualaba : le lieutenant Bruno Nyembo Soti et l’adjudant Jeancy Ngoy Mulanga. Le premier serait en charge de la surveillance d’un site minier exploité par une entreprise chinoise tandis que le second vivrait dans la clandestinité depuis la sortie médiatique des trois policiers en exil : Hergile Ilunga, Alain Kayeye et Eric Kibumbe.
Sur la liste des tueurs de Chebeya et de son chauffeur au Commissariat général de la police le 1er juin 2010, se trouve désormais le général Djadjidja déjà aux arrêts et emprisonné à Makala. Il lui est reproché d’avoir offert sa concession au quartier Mitendi dans la commune de Mont-Ngafula, où la dépouille de Fidèle Bazana jusque-là introuvable, aurait été ensevelie nuitamment.
Le plus recherché maintenant s’avère le général John Numbi accusé d’être le commanditaire de cet assassinat du défenseur des droits de l’homme. Très puissant du régime de Kabila, John Numbi avait comparu comme renseignant alors que les familles des victimes et les ONG des droits de l’homme exigeaient qu’il le soit comme prévenu. Exigence à laquelle le tribunal n’avait pas cédé, craignant certainement des représailles.
Aujourd’hui, le général John Numbi affaibli par le régime Tshisekedi a pris le large et se serait exilé dans un pays africain, traqué par le nouvel auditeur militaire Lucien-Réné Likulia. Et depuis l’arrestation du major Christian accusé d’être le cerveau moteur de l’élimination physique de Floribert Chebeya, les ONG réclament et attendent la réouverture du procès. «Aussi longtemps que tous les assassins et commanditaires de l’assassinat de Floribert Chebeya ne sont pas tous châtiés sévèrement, son sang criera et ne taira jamais jusqu’à ce que justice soit faite», a déclaré à Scooprdc.net, un activiste des droits de l’homme.
