Après sa descente jeudi 26 août 2021 dans la mine uranifère de Shinkolobwe, dans le territoire de Kambove, le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, José Mpanda, et ses experts du Commissariat général à l’énergie atomique (CGEA), du Comité national de protection contre les rayons ionisants (CNPRI) et du Centre de recherches géologiques et minières (CRGM), ont eu deux réunions marathons, vendredi et samedi avec le gouverneur de province du Haut-Katanga, Jacques Kyabula, qu’entouraient tous les membres du conseil provincial de sécurité. C’était pour statuer sur la sécurité de la mine de Shinkolobwe qui connaît des incursions de quelques exploitants artisanaux clandestins.
A l’issue de ces deux réunions, certaines mesures préventives ont été prises, avant que le gouvernement central ne statue définitivement sur la question. C’est notamment la construction de la clôture autour de toute la mine pour ainsi empêcher les exploitants clandestins d’y accéder.
«Entant que République, entant que province, nous avons cette lourde responsabilité de pouvoir sécuriser ce site et nous devons nous conformer à la législation congolaise et même aux lois internationales. Il y a certaines mesures qui ont été prises en ce qui concerne ce site de Shinkolobwe, notamment la construction d’une clôture dans l’immédiat. Et puis, une autre descente est envisagée ensemble avec les autorités de la Gécamines pour qu’il y ait confrontation sur le terrain en dehors du mouvement qu’on a effectué avec son excellence monsieur le ministre de la Recherche scientifique. On a envisagé que la sécurisation de ce site soit réelle et le gouvernement central est très regardant sur ça», a déclaré à la presse au sortir de la réunion de samedi 28 août, le ministre provincial des mines du Haut-Katanga, Georges Mawine.
Outre la clôture dont la nature n’a été donnée, si elle sera en briques ou en fils barbelés, il est aussi prévu l’emplacement de plusieurs caméras de surveillance et le renforcement des effectifs des agents de sécurité, notamment de la Police nationale congolaise et des Forces armées de la République démocratique du Congo.
Pour rappel, la mine uranifère de Shinkolobwe a été officiellement fermée et interdite à l’exploitation en janvier 2004 par une ordonnance du président Joseph Kabila. Mais elle est toujours l’objet d’exploitation clandestine. Le mobile qui a fondé la mission du ministre de la Recherche scientifique dans cette mine, c’est l’interception alertée par la Gécamines et la société civile en juin dernier, de trois minibus bourrés des minerais près de Likasi et dont la provenance serait la mine de Shinkolobwe. Une enquête est en cours pour déterminer si effectivement et exactement l’origine de ces minerais saisis est cette mine interdite ou une autre, étant donné qu’il y a des entreprises minières aux alentours de la mine de Shinkolobwe qui exploitent légalement leurs périmètres concédés par la Gécamines dans le cadre des contrats d’amodiation. Ce qui crée la confusion. Dossier à suivre !