Le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Me José Mpanda Kabangu était, ce jeudi 25 août 2021 dans la mine de Shinkolobwe dans le territoire de Kambove dans la province du Haut-Katanga. Cette mine située à 25 Km à l’Ouest de la ville de Likasi officiellement fermée en janvier 2004 par le gouvernement congolais et dont l’exploitation interdite à cause de la radioactivité intense, connaîtrait des incursions de certains creuseurs artisanaux clandestins, qui y extrairaient les minerais.
C’est pour ainsi vérifier cette allégation que José Mpanda s’est rendu dans cette mine uranifère de Shinkolobwe, à la suite des alertes lui lancées par les responsables de la Gécamines mais aussi par les autorités provinciales. En effet, trois minibus Toyota Hiace avaient été interceptés en juin dernier au niveau de Likasi avec des minerais à bord. Leur traçabilité indique qu’ils proviendraient de cette mine interdite d’exploitation. Saisis par les agents CNPRI, ces minerais, ont été confiés au CGEA. Ces deux structures qui ont la gestion de toutes les matières radioactives, sont sous tutelle du ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique. Voilà qui fait de José Mpanda gendarme de la radioactivité.
Accompagné par le président de Comité National de Protection contre les Rayonnements Ionisants (CNPRI), professeur Florimond Nyamoga, le Directeur général du Centre de Recherches Géologiques et Minières (CRGM), professeur Valentin Kanda, le Directeur scientifique du Commissariat Général à l’Energie Atomique (CGEA), professeur en nucléaire Jérémie Muswema, le Directeur de recherche au CPPM Marseille/CNRS IN3P2 et consultant en questions nucléaires, professeur en chimie des particules Steve Muanza et les ministre provinciaux des mines (Georges Mawine) et de la Recherche scientifique (Prudence Kabange Ilunga) du Haut-Katanga, José Mpanda sous la conduite du major Ngoy wa Ngoy, commandant de la police affectée à la garde de cette mine de Shinkolobwe, a, après avoir obtenu les explications de ce dernier, fait la ronde d’inspection du site.
C’est dans cette ronde qu’il va découvrir plus loin des sacs de minerais et leur puits de provenance. Interrogé sur place, le major Ngoy wa Ngoy, rejette la responsabilité à la Gécamines, propriétaire de la mine. «C’est le sondage de la Gécamines. Il y a un camp qui est tout près ici pour la Gecamines, c’est eux qui ont creusé ici. Un puits artisanal ne peut être très profonds comme ça», s’est-il défendu en citant un certain Komba, cadre dans cette entreprise étatique.
Déjà bien avant, dans ses explications au ministre José Mpanda, le major Ngoy wa Ngoy avait laissé entendre que la Gécamines a signé des contrats d’amodiation avec certaines entreprises privées qui exploitent autour dans les alentours de la mine de Shinkolobwe, entre autres Lualaba Mining et Rubamines. Cet officier a confirmé que le site est entrain d’être exploré et exploité clandestinement avec la bénédiction de la Gécamines.
A la presse, le ministre a déclaré qu’il va faire rapport au premier ministre et chef du gouvernement qui l’a envoyé dans cette mission pour des décisions idoines. «Nous sommes allés sur le terrain et le constat est un peu mitigé puisqu’il y a des tentatives d’exploitation. Nous avons jugé avec l’équipe qui m’accompagne d’approcher le DG intérimaire de la Gécamines et le gouverneur de province pour bien comprendre. Nous allons faire un rapport intermédiaire à soumettre au premier ministre et qui pourra être débattu au Conseil des ministres», a fait savoir José Mpanda à l’issue de sa visite de la mine de Shinkolobwe.
Ce qu’il faut noter est que cette mine a une activité intense de radioactivité atteignant à la surface près de 4 µSv/h comme l’indique cet appareil de mesure de la dose amené sur le terrain pour la détection (photo ci-haut prise ce jeudi 26 août 2021 au niveau de l’ancienne usine exploitée par les Américains, l’épicentre même de la radioactivité).