Etat de droit sous Fatshi : Le SG de l’UDPS, parti au pouvoir, convoqué et entendu par la Justice

Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a été convoqué, ce mercredi 4 août 2021, au parquet de Matete par le procureur qui l’a l’entendu sur les accusations des propos outrageants, menaces de mort, incitation à la violence et trouble à l’ordre public sur base d’une plainte déposée par Grâce Tshiunza de l’organisation Dynamique impunité zéro (DIZ). L’audition a duré plus de 2 heures du temps.

L’accusé s’est présenté sans avocat, sans aucun combattant ni militant du parti pour, dit-il, laisser la justice faire tranquillement son travail et n’être pas influencée. «Je suis allé seul, je me suis défendu sur les allégations portées contre moi sur base d’un bout d’une vidéo de moins d’une minute sortie de son véritable contexte. Le magistrat m’a finalement demandé de rentrer chez moi», a déclaré Augustin Kabuya à Scooprdc.net.

Quant à la question de savoir l’issue de cette affaire, si elle est classée ou pas, Augustin Kabuya a dit que cela relève de la compétence du magistrat instructeur.

En effet, le SG de l’UDPS est traîné en justice pour avoir déclaré que «…les militants prendront des armes…». Extrait de sa réplique aux propos du secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Shadary, qui menaçait à l’époque qu’ils allaient mettre le feu au pays si jamais Albert Yuma était inquiété par la justice. C’est dans ce contexte que Augustin Kabuya lui avait répondu en disant que les militants de l’UDPS ne se laisseront pas faire. Le bout de phrase prise isolée comme évoquée dans la plainte, dénature son message, fait-il savoir.

Mais ce qu’il faut retenir de cette affaire, ce que c’est une première dans l’histoire de la RDC, ex-Zaïre, qu’un secrétaire général d’un parti au pouvoir est interpellé et entendu par la justice. Jamais du temps de Mobutu ou Joseph Kabila, le magistrat pouvait s’hasarder de convoquer un haut cadre du MPR ou du PPRD. Emmanuel Shadary devenu actuellement aphone, était un véritable champion des dérapages langagiers sous Kabila, mais personne ne pouvait l’interpeller devant la justice. Le fait que Augustin Kabuya ait comparu devant un magistrat et être auditionné, prouve quand même que l’Etat de droit que prône Félix Tshisekedi est en marche. Si le SG de l’UDPS est «inquiété» par la justice, que ferait-on d’un simple militant de ce parti au pouvoir ? Le message est bien passé pour tous les «lumbe lumbe» et autres insulteurs du parti présidentiel qui font des vidéos pour s’en prendre à plusieurs personnalités politiques parfois sans raison.  

  • Bendélé Ekweya té

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