Désignation du nouveau président de la CENI : La spiritualité politiquement bradée des églises !

S’ils n’étaient pas en soutanes et chemises col pasteur, ils allaient en venir aux mains et se livrer même à Satan à cause d’un poste du pouvoir humain à la Commission électorale nationale indépendante (CENI). De quoi faire pleurer le Christ du moins pour ceux qui enseignent le Christianisme. Tel que le communiqué du rapporteur de confessions religieuses le rapporte depuis mardi 27 juillet où aucun consensus n’a été trouvé entre les représentants des églises catholique (CENCO) et protestante (ECC) et ceux de l’Eglise kimbanguiste, l’Armée du Salut, l’église orthodoxe et des églises dites de réveil, on dirait que l’histoire ne fait que se répéter en RDC au sujet du choix de leurs animateurs au sein de cette structure chargée d’organiser les élections. 

Alors que le grand forum du dialogue inter-congolais à Sun City en Afrique du sud avait désigné les confessions religieuses, gage morale de toute société civilisée pour parrainer le processus électoral, celles-ci ont toujours bradé leur spiritualité pour de gains politiques. En effet, pour l’organisation des élections  de 2006, les toutes premières d’ailleurs, le choix de feu l’abbé Apollinaire Malumalu effectué par les six confessions religieuses, a été farouchement contesté par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), pourtant il était catholique. Ses pères spirituels les évêques insinuèrent qu’il était à la solde du pouvoir de Joseph Kabila, candidat à sa propre succession. Ce prêtre de Butembo déclarera plus tard qu’il était là à titre individuel et non comme représentant de l’église catholique. Il avait exercé son mandat sous une guerre lui menée par son propre église.  

En 2011, les mêmes six églises de réveil porte leur choix sur le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, un méthodiste. Il est lui aussi contesté par l’Eglise catholique et l’ECC. A la troisième législature, Corneille Nangaa, amené par Marini Bodho de l’ECC, réussit lui aussi à s’exfiltrer sans consensus comme les deux premiers, à la tête de la centrale électorale.

A l’avènement de Félix Tshisekedi, l’on se demande comment huit confessions religieuses peuvent toutes présenter de candidats catholiques à l’exception de l’ECC, au point d’opposer les fidèles et leurs bergers! Tenez, pour le choix du candidat président de la CENI pour les élections prochaines en RDC, les églises de réveil membres de confessions religieuses, opposent aux catholiques et protestants que de candidats catholiques sous un autre label. Une étude minutieuse atteste que le candidat Denis Kadima, présenté par l’église Kimbanguiste, est un catholique. Roger Bimwala dont le père était de l’Armée du salut, est lui aussi un catholique, voire même Ronsard Malonda qui, la candidature avait été rejetée comme de la peste, serait également catholique.

Les églises ont abandonné l’aspect de la spiritualité de l’être humain dans le choix de leur représentant pour se tirailler sur les appartenances tribales. A dire vrai, de toutes les candidatures à la présidence de la CENI, seule celle du pasteur Daniel Kawata soutenu par l’ECC, ne suscite aucune suspicion, ni demie parole. Question : pourquoi ne pas le prendre d’autant plus qu’il incarne les atouts intellectuels et spirituels avérés ?

  • Bendélé Ekweya té

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