Etudiant de l’Unikin tué par la police : Sa famille réclame la vraie justice !

« C’est vraiment irréparable, nous avons perdu parce qu’il sera impossible qu’on le ramène à la vie, mais nous souhaitons ardemment que l’auteur de ce crime odieux sur un étudiant en pleine formation, soit sévèrement sanctionné ». C’est en ces termes que s’est exprimé le professeur Maurice Miema, tuteur de Honoré Shamakwete, étudiant en 2ième graduat en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Kinshasa, tué par balle à bout portant, samedi 24 juillet dernier, par un policier du S/CIAT Mbata, au quartier Mayimbi dans la commune de Selembao.

Le professeur Maurice Miema qui s’est confié à Scooprdc.net martèle que c’est inadmissible que pour 10.000FC qu’un agent de l’ordre censé protéger la population et ses biens, puisse allègrement ôter la vie à un jeune étudiant qui était en train de réaliser son travail pratique dans le cadre de sa formation.

« Mon neveu est venu tout droit de Mweka (NDLR : Territoire de la province du Kasaï) uniquement pour étudier. Son université doit hausser le ton parce que c’est elle qui l’a envoyé sur le terrain pour la pratique. Nous déplorons le fait que l’Assistant qui encadrait ce groupe d’étudiants parmi lesquels mon neveu, ait fermé ses téléphones et que les autorités de l’université soient silencieuses. N’eut été ce TP, mon neveu ne serait pas assassiné. Elles doivent hausser le ton », a déclaré le professeur Maurice Miema à Scooprdc.net, en annonçant une rencontre entre la famille et le commissaire provincial de la police, le général Sylvano Kasongo, ce lundi 26 juillet.

Scooprdc.net apprend que tard dans la soirée de dimanche 25 juillet, le Comité de gestion de l’UNIKIN a fait une déclaration condamnant cet assassinat et demandant à l’Etat congolais de prendre en charge les obsèques de l’illustre disparu.

Pour sa part, le général Sylvano Kasongo qui a déjà condamné le dérapage de ce policier, a précisé que le policier fugitif devra répondre de son acte devant la justice. Pour l’instant, deux de ses complices dans cette tracasserie ayant occasionné mort d’homme, sont aux arrêts et que lui-même l’assassin se serait évaporé dans la nature.

Pour rappel, Honoré Shamakwete et ses condisciples encadrés par leur Assistant, devaient réaliser un travail pratique dans le cadre du cours de cinématographie. Et le décor exigé devait refléter le paysage d’un village. C’est ce qui a amené ces étudiants et leur Assistant à ce coin de la commune de Selembao. 

D’après le récit du professeur Maurice Miema lui rapporté par les condisciples de son neveu assassiné, c’est lorsque le filmage commençait que surgit un policier pour réclamer le « droit de tournage ». 4.000FC lui sont remis par les étudiants après qu’ils se sont cotisé. Le policier refuse ce montant et en réclame plus. Après discussion, il les empoche finalement et dispose. Quelques temps après, il revient avec deux ses collègues non satisfaits de la «taxe». Ils exigent au moins 10.000FC. Devant l’incapacité des «assujettis» de sortir cette somme, les policiers les obligent de les suivre au bureau. Là, ils confisquent les matériels de filmage et décident de détenir l’Assistant.

C’est à ce moment que les étudiants haussent le ton et réclament que leur soient restitués leurs matériels de reportage et que soit libéré leur Assistant encadreur. S’en suit une incompréhension entre les deux parties. Un des policiers pour contraindre ces étudiants à vider le lieu,  prend l’option de tirer. La première balle va dans l’air. C’est la deuxième qui va atteindre l’étudiant Honoré Shamakwete dans l’abdomen. Ce dernier va succomber et rendre l’âme sur place.

Alors que les policiers fugitifs voulaient prendre le large, la population du quartier ont pu maîtriser deux d’entre eux. La famille de la victime attend qu’une vraie justice soit administrée dans cette affaire, c’est-à-dire que le fautif soit sévèrement châtié et que l’Etat congolais qui l’a  doté de l’arme, soit civilement responsable de cet assassinat et dédommage la famille éplorée.

  • Bendélé Ekweya té

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