Mise en garde de Fatshi contre les «warriors» : Gare à la «tundalisation» !

Le séminaire  de renforcement des capacités des membres du gouvernement Sama Lukonde s’est ouvert ce jeudi 22 juillet et va se clôturer le samedi 24 juillet, soit trois jours de mise à niveau.  Il s’agit de former les «warriors» à la solidarité et à l’unicité de l’action gouvernementale. En effet, dans un gouvernement composé des hommes venus de divers camps politiques, il fallait une vision claire, un schéma tout tracé, une équipe homogène, soudée et solidaire qui devra répondre aux seuls ordres du chef.

Pour beaucoup d’observateurs, ce séminaire est le bienvenu pour que les membres du gouvernement Sama Lukonde évitent aux Congolais les spectacles comme ceux déjà offerts, d’une part par Chérubin Okende de Transports, voies de communication et de désenclavement (Ensemble) et Adèle Kahinda du Portefeuille (AFDC-A), et d’autre part par Muhindo Nzangi de l’Enseignement supérieur et universitaire (Ensemble) et Kolongele Eberande du Numérique (UDPS).

Voilà pourquoi dans son discours d’ouverture de ce séminaire, le président Félix Tshisekedi a, en même temps, conseillé et menacé les warriors en vue de privilégier la solidarité gouvernementale et, surtout, voir ces warriors se soumettre aux directives ainsi qu’au leadership du premier ministre et chef du gouvernement.  

«Du moment où vous avez pleinement conscience de votre participation au gouvernement de l’Union sacrée, il est donc attendu de chacun de vous d’éviter des prises de position partisanes qui viendraient nuire à l’idéal du ‘’peuple d’abord. En effet, il n’y a pas de place pour satisfaire les caprices de quelques Autorités morales que ce soit, ni pour vous conformer à la logique de vos partis. Un seul leitmotiv doit vous animer, celui de faire tout ce qui est possible pour améliorer les conditions sociales de nos populations».   

Avec des fissures et le désamour déjà visibles au sein de l’Union sacrée surtout au sujet de la loi Tshianyi, il est facile de comprendre à qui ce message de Fatshi s’adresse-t-il clairement dans ce gouvernement composé des Katumbistes, Bembistes, Bahatistes et autres. L’expérience du gouvernement de la coalition FCC-CACH nous rappelle le sort subi par l’ancien vice-premier ministre de la justice Célestin Tunda ya Kasende à cause de sa fameuse déclaration : «Yemey abengi ngai pona…». Son poli limogeage par la démission forcée a forgé le mot «tundalisation».  

C’est contre cette éventuelle obéissance par les ministres warriors au mot d’ordre des chefs de leurs partis politiques, lequel susceptible d’entraver l’action du gouvernement, que Fatshi fait sa mise en garde. Et sans se voiler la face, dans le premier temps, c’est ceux de Ensemble de Moïse Katumbi qui sont visés. Non sans raison, la prise de position de leur parti par rapport à la proposition de la loi Tshianyi sur le verrouillage de certains postes au sommet de l’Etat, les met mal à l’aise. Surtout la dernière déclaration d’Olivier Kamitatu sur son twitter, contraste avec leur présence au sein du gouvernement : «Empoisonnements, arrestations arbitraires, cachots & tortures, loi discriminatoire & raciste sur fond de populisme, le discours sur la Démocratie sonne terriblement faux en RDCongo. Tout y transpire la fin de l’Etat de Droit ! Souhait de prompt rétablissement à Mapon Matata !». Ce qui lui a voulu la réplique du très controversé Steve Mbikayi : «L’opposition membre du gouvernement peint un tableau sombre d’une action gouvernementale commune! Faut-il en rire ou en pleurer? S’agit-il de l’irresponsabilité ou de l’immaturité politique? C’est sans doute une façon de fantasmer sur ses propres pratiques des années rébellion !».

C’est sans doute la guerre ouverte au sein de l’Union sacrée qui aboutira par la séparation. Quelle sera alors l’attitude des ministres katumbistes : obéir au mot du parti et abandonner le bifteck ou se rebeller comme Pierre Kangudia, ancien ministre du Budget pour le compte de l’UNC de Vital Kamerhe au gouvernement Tshibala ou encore Elysée Munembwe, questeur à l’Assemblée nationale pour le compte de ARC d’Olivier Kamitatu ?  La dernière assertion est plausible. En tout cas, personne ne voit Christophe Lutundula qui s’est battu toute sa vie politique pour devenir ministre sous différents régimes sans y parvenir, abandonner la vice-primature des affaires étrangères parce qu’il y a un mot d’ordre du parti.  Ni Chérubin Okende, ni Muhindo Nzangi ne le feront. Croisons donc les doigts !

  • Bendélé Ekweya té

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