Reçu en audience mardi 13 juillet 2021 par le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, José Mpanda Kabangu, l’ambassadeur des Etats-Unis, Mike Hammer, n’est pas allé par quatre chemins pour conseiller au gouvernement congolais, le démantèlement du réacteur Trico II du Centre Régional d’Etudes Nucléaires de Kinshasa (CREN-K), installé au sein de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) . Pourtant, lors de son Conseil des ministres du 20 février 2020, le gouvernement congolais sous Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait décidé de procéder au démarrage de ce réacteur en état d’arrêt depuis 2004.
Le ministre de la Recherche scientifique scientifique et innovation technologique, José Mpanda Kabangu, avait pour ce faire, conduit une mission début mars 2020 au siège de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) à Vienne. Le but de sa mission était d’affirmer la volonté du Gouvernement congolais, de procéder au redémarrage du réacteur Trico ll, de faire un plaidoyer afin d’obtenir l’adhésion de ses différents partenaires techniques, en occurrence l’AIEA pour un accompagnement technique pendant ce processus du redémarrage bien que la décision du gouvernement de la RDC confère un caractère souverain qui se veut par ailleurs une nécessité pour répondre aux besoins socio-économiques de la RDC.
Bien que reconnaissant cette souveraineté, Mike Hammer a déconseillé cette démarche pour un «truc» vieux et représentant un danger. Pour lui, il faudra que le gouvernement congolais puisse penser à une alternative et les Etats-Unis sont prêts, dit-il, à l’aider et l’accompagner. Clairement dit, le réacteur Trico II pour les Américains, est une histoire déjà déclassée à évacuer du site de l’UNIKIN.
Pour rappel, le Trico II est un réacteur de type TRIGA Mark II de 1 MW appartenant au Commissariat Général à l’Energie Atomique (CGEA) et jadis exploité par le Centre Régional d’Etudes Nucléaires de Kinshasa (CREN K). Ce réacteur est une propriété de l’Etat congolais et un outil de souveraineté et de fierté nationale. Il a été acquis à 100% par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo, Zaïre à l’époque à 1 milliard USD.
Il a été mis en fonctionnement pour la première fois le 24 mars 1972 comme deuxième et plus puissant Réacteur de Recherche congolais. Tous les éléments combustibles sont en uranium faiblement enrichi. Seulement, ce réacteur a été mis temporairement en arrêt en 2004 pour résoudre des problèmes techniques et de sûreté identifiés par l’exploitant. En mai 2009, le Gouvernement avait décidé de le redémarrer et avait confié au CGEA la tâche de prendre toutes les initiatives et mesures appropriées.
Un audit indépendant réalisé par INVAP/Argentine en mai 2010 et des missions de l’AIEA ont attesté que le réacteur TRICO II peut encore fonctionner pendant au moins 20 ans. Les estimations financières faites pour son redémarrage sont à plus de 150 millions USD. Dépenses que les Etats-Unis ne veulent pas que la RDC effectue pour un réacteur dont le rendement sera improbable.