José Makila à Adèle Kahinda : «…si c’est ma tête qui dérange, faites-moi partir…»

Révolte ? Ras-le-bol ? Colère ? Explosion ? Tous ces mots conviennent pour qualifier l’état d’esprit de José Makila dans son adresse au ministre d’Etat au Portefeuille, Adèle Kahinda, lors de la tripartite Ministère du Portefeuille – les managers de la SCTP – le banc syndical, lundi 5 juillet dernier. Le sénateur et président du Conseil d’administration de la Société commerciale de transports et ports (SCTP, ex-Onatra) ne s’explique pas qu’une société commerciale ayant souscrit à l’Ohada, soit bloquée par l’Etat son propriétaire pour des raisons inavouées, alors qu’elle a la possibilité, grâce à ses avoirs en banque, de s’épanouir !

«Si c’est les têtes de certains dirigeants qui font que l’Etat ne puisse pas libérer le dû des entreprises, en tout, si c’est ma tête, l’Etat peut me faire partir. Je n’accepterai pas que les gens qui ont travaillé toute leur vie dans une société, meurent par la faim, croupissent dans la misère étant donné que leurs droits sont là, c’est inhumain. En tout cas, si c’est la tête de Makila qui fait que les 207 millions de la SCTP SA ne puissent pas venir pour booster la société de l’Etat et remettre les retraités dans leurs droits, je suis prêt à partir. Je le dis devant caméra. Je ne comprends pas, moi, je suis chrétien. On fait de la politique mais il faut avoir un cœur, je ne peux pas accepter de venir dans une société où les gens ont leurs droits et on leur en prive, ce n’est pas normal», a dit Makila à Kahinda en la regardant dans les yeux.

Dans son plaidoyer, l’ancien vice-premier ministre et ministre des transports sous le gouvernement Tshibala estime que si la SCTP dont il est PCA  disposait de cet argent, elle pourra booster les activités aux ports de Matadi et Boma et ainsi améliorer le rendement. «Les armateurs ne veulent pas venir rester quatre, cinq jours au port de Matadi. Quand ils viennent, tout au plus 48 heures, ils doivent repartir. L’espace, on en a ; les dépôts, nous les avons. On ne parlera même pas de ports illégaux, ils vont venir d’eux-mêmes si nous avons tout ce qu’il faut au niveau du port. Ces ports illégaux vont mourir de leur propre mort si nous équipons comme il se doit notre port», a-t-il plaidé, en exhortant les travailleurs de la SCTP à travers leurs syndicaux à abandonner l’option de la grève comme moyen de revendication, car, a-t-il martelé, celle-ci joue à la faveur des concurrents et des ports illégaux.

Loin de considérer la SCTP comme un canard boiteux, rien qu’avec la taxe RLT (redevance logistique terrestre), elle peut faire face à certaines charges d’exploitation si elle est correctement utilisée aux fins pour lesquelles elle a été instituée, notamment le renouvellement de l’outil du travail au niveau des ports (lire l’article de scooprdc.net : ). Sous Matata, cette taxe de RLT avait généré en moins de deux ans plus de 40 millions USD. Et c’est une partie de cet argent, soit 10 millions USD, qui a été utilisée, rapporte-t-on à scooprdc.net, comme part de la SCTP dans le capital social de la compagnie aérienne Congo airways.

Le comble avec cette taxe est qu’elle est gérée au niveau de la Primature et met souvent en difficulté le fonctionnement de la SCTP, alors qu’elle pouvait avec 600 mille USD seulement, acheter deux grues modernes capables de décharger dans un temps record les conteneurs des navires, au lieu de les louer souvent chez les privés en dépensant inutilement beaucoup d’argent. Voilà qui révolte José Makila lorsqu’il constate que le gouvernement gèle 207 millions USD de la SCTP, asphyxiant sa gestion.  

  • Bendélé Ekweya té

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