Après ses remontrances à Félix Tshisekedi au sujet de jeeps Hyundai à octroyer aux députés nationaux (lire l’article de scooprdc.net : Affaire « jeeps de députés : Le professeur Albert Kabasele fait des remontrances à Fatshi), le professeur Albert Kabasele, directeur général de l’Institut Géographique du Congo (IGC) revient à la charge. Cette fois-ci pour critiquer l’initiative du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi d’avoir créé le ministère du Numérique.
«…Prof Kabasele, malgré tout, ne saurais se (me) taire, tant que mon pays veut saisir le diable par la queue. Car, numériser le pays sans la fibre optique de qualité et/ou sans satellite, est une option vouée à l’échec», écrit ce promoteur de l’école doctorale de télédétection à l’Université pédagogique nationale (UPN) dans sa réflexion largement partagée sur WhatsApp intitulée «Quid de la fibre optique et du satellite».
Pour lui, avant de parler réellement du numérique, écrit-il, il faut, primo, être détenteur d’un ou des satellites en orbite hélio-synchrone et/ou géo-synchrone ; Secundo, parachever l’implémentation de la fibre optique de bonne qualité, non la fibre pirate ; Tertio, voter les lois sur la circulation des drones civils et armés (militaires) sur le cadastre numérique, la cartographie satellitaire, adapter nos programmes scolaires et académiques qui ont démontré leurs limites en rapport avec la télédétection et la e-gouvernance ; Et quarto, créer une société nationale d’internet et de télécoms, sans chasser Vodacom, Orange, Airtel et Africell, mais sans non plus livrer le pays aux providers étrangers.
«Je suis triste de voir le Rwanda, l’Angola, le Burkina, le Ghana, le Maroc, la RSA, l’Ouganda enfin en 2022, et, le Congo Brazzaville en 2023, décoller par la grande porte du numérique, à savoir la fibre optique de qualité 1 et le satellite, quand le grand Congo embrouille dans le slogan, sans jeter d’abord les bases du vrai numérique. Nous risquons de rester à vie les consommateurs du numérique de nos voisins sans cacher notre intimité, nous laissant surveiller et piller», écrit le professeur Albert Kabasele avant de lancer son proverbe : «Un aveugle ne sait où il va et qui le voit».
Pour cela, il prie les profs de télédétection, de télécoms, de SIG, d’intelligence artificielle, de cartographie numérique et du géo-risque de tout bord, de s’unir sans antécédents ni complexe ni parti pris pour mieux conseiller la République devant les enjeux de cette puissance économie virtuelle à venir où, dit-il, «nous sommes totalement aveugle», en estimant que numériser le Congo sans avoir formé les jeunes aux télécoms et aux satellites, et ce, sans avoir vulgarisé le Hitec des gadgets et des puces dans notre quotidien, est une chimère.
Dans sa réflexion à haute voix, l’on comprend que le professeur Kabasele Yengayenga reproche au président de la République Félix-Antoine Tshisekedi d’avoir mis la charrue avant les bœufs. Simplement dit, avant de parler «Numérique» et d’en créer tout un ministère, il fallait, selon Albert Kabasele, préalablement avoir un satellite propre à la RDC ou une fibre optique de qualité. Fait-il encore une remontrance ou donne-t-il un conseil à Fatshi ? A chacun son interprétation.