C’est un autre scandale économiquement mafieux qui vient s’ajouter aux griefs mis sur le dos de l’ancien premier ministre Matata Ponyo Augustin par le procureur général près la cour constitutionnelle. Ce dernier est rentré au sénat avec un nouveau scandale financier signé Matata Ponyo. En effet, dans le réquisitoire du PG Mukoko, il sollicite du bureau de la chambre haute, l’autorisation d’interroger l’ancien premier sur des paiements de 300 créanciers fictifs de la République, sur de dossiers remontant à l’époque de la zaïrianisation. Les ordres de paiement informatisés (OPI) détenus par le parquet général près la Cour constitutionnelle sont de l’ordre de 110.907.681,88 USD et 27.894.707,92 € payées en procédure d’urgence sur ordre de Matata Ponyo alors premier ministre, ce, entre février et juillet 2013, alors que la Direction générale de la dette publique (DGDP) ne retrace aucun dossier de ces présumées victimes de la zaïrianisation.
Étant donné que le sénat est en vacances parlementaires, le PG s’est adressé directement au bureau de la chambre, pour obtenir l’autorisation d’interroger l’ancien premier ministre devenu sénateur selon l’esprit et la lettre de la constitution en son article 107 alinéas 2 et 3. Au cas où le parquet général obtiendrait gain de cause devant le bureau du sénat, la RDC aura à connaître ce que l’on pourra considérer comme le procès du siècle en RDC. Non sans raison, car le PG dans son réquisitoire fait abstraction d’autres faits infractionnels qui pourront intervenir lors de l’instruction tels que le dossier Bukanga-Lonzo, dossier construction des infrastructures (immeuble intelligent, réhabilitation des immeubles à la place royale, dossier 1.000 écoles) pour ne citer que ceux-là.
Face à cette énième révélation sur ce présumé détournement de plus de 160.000.000 UDS les deux montants réunis hormis les dossiers cités en exergue, serait-ce un acharnement ou une chasse à la sorcière lorsque la justice veut entendre Matata Ponyo ? Peut-on parler de l’instrumentalisation politique de la justice comme le soutient l’ancien premier ministre ? soutenir ces deux assertions, c’est encourager les crimes financiers et économiques ayant freiné le développement de la RDC. Etant donné que Matata clame son innocence, puisqu’il s’agit des chiffres qui sont brandis, il n’a qu’à démontrer le contraire de ce dont on lui reproche. Aujourd’hui l’état de droits veut que chaque responsable rende compte de ses actes et décisions ayant de manière illicite et préméditée spoliés la République.
Dans ce dossier de créanciers fictifs, le PG ne se cache pas de détenir de preuves de détournement, car écrit-il, « certains mandataires interrogés, ont complètement ignoré les noms de victimes qu’ils étaient censés représenter dans ces paiements ordonnés par Matata Ponyo. » En réalité, explique le PG, l’ancien premier ministre se serait servi d’une loi de 1977 qui avait sous le maréchal Mobutu, ordonné l’indemnisation des victimes de la zaïrianisation. Mais malheureusement dans le réquisitoire, l’homme de la rigueur Mapon aurait monté 300 dossiers quand il était ministre des finances avec signature de protocoles d’accord de paiement. Devenu premier ministre en 2012, il ordonnera par procédure d’urgence la liquidation de ces OPI jusqu’à ce que Joseph Kabila informé, va ordonner à la Banque centrale du Congo (BCC) de suspendre ces paiements et au parquet d’ouvrir une enquête. Mais cette ouverture d’enquête n’avait pas eu lieu ou a été étouffée pour de raisons que chacun pourra deviner sous le régime de Joseph Kabila. Donc, que les aboyeurs ne crient pas à l’acharnement et à la chasse aux sorcières, qu’ils laissent la justice faire son travail.