Baisse de prix du billet d’avion : Croisons encore plus fort les doigts !

Faisant le compte-rendu du 9ième conseil des ministres tenu vendredi 25 juin dernier, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement Sama Lukonde, a annoncé une bonne nouvelle dans le secteur de transport aérien : la baisse de prix du billet d’avion dans le trafic domestique.

Selon patrick Muyaya, le ministre de l’Économie nationale a présenté aux membres du Gouvernement les résultats des concertations sur la révision des tarifs des services aériens en RDC ce, après les travaux réunissant les opérateurs du secteur, l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) et la Régie des Voies Aériennes (RVA) qui ont passé au crible la structure des prix des billets d’avion et du fret aérien.

Il en ressort, d’après le compte-rendu de Patrick Muyaya que la fiscalité et la parafiscalité actuellement supportées par le passager représentent jusqu’à 54% du prix final du billet. En plus de ces prélèvements, le passager supporte aussi la taxe statistique de 5 USD, la taxe IDEF dite «Go-Pass» de 10 USD ainsi que les frais liés au test Covid-19 fixés à 30 USD. L’analyse de tous ces prélèvements indique que certains sont redondants alors que d’autres n’ont aucune contrepartie avérée.

Dans ce dialogue franc et sincère, les opérateurs ont évoqué la non-conformité des pistes d’atterrissage qui entraîne une usure accélérée de leurs appareils, particulièrement les pneus et les freins. Ils ont par conséquent sollicité du Gouvernement un allègement des droits de  douane à l’importation des pièces de rechange qui, par ailleurs, ne sont pas prélevés dans la plupart des pays.

«Pour prendre en compte les attentes des opérateurs du secteur aérien, en droite ligne avec la vision du Chef de l’Etat, le Gouvernement a levé les options suivantes : primo, la réduction du taux de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) de 16% à 8% sur le tarif du transport aérien ; secundo, L’allègement des droits de douane à l’importation des pièces de rechange des aéronefs ayant leur port d’attache en République Démocratique du Congo ;  tertio, la suppression de la structure des prix des redevances sécurité et sûreté perçues par l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC) et la Régie des Voies Aériennes (RVA) ; quarto, la réduction de la taxe sur l’autorisation d’importation des aéronefs de 70 000 USD à 10 000 USD», a rassuré Patrick Muyaya.

D’après lui, les efforts du Gouvernement ont abouti à une réduction supplémentaire de 40 USD sur tous les trajets. Par conséquent, les prix des principaux trajets qui seront bientôt appliqués connaîtront une baisse variant entre 45% et 70% selon les itinéraires. A titre d’exemple, un billet Kinshasa – Goma pourrait s’acheter à moins de 200 USD au lieu de 340 USD et celui de Kinshasa – Gbadolite tournera autour de 150 USD en lieu de 480 USD. Et à Patrick Muyaya de préciser : «Ces résultats seront sanctionnés par des textes juridiques appropriés que le Ministre de l’Économie Nationale soumettra aux instances gouvernementales pour approbation».

Une bonne nouvelle pour les voyageurs mais qui est prise avec beaucoup de réserve. Non sans raison, car en août 2015, Modeste Bahati Lukwebo, alors ministre l’Economie nationale sous le gouvernement Matata, avait signé un arrêté qui consacrait la baisse des prix des billets d’avion pour les vols domestiques à hauteur de 30%, ce, toujours après des négociations avec les opérateurs du secteur. A l’occasion, Modeste Bahati avait donné les prix des billets aller-simple pour chaque trajet du réseau local : 280 dollars pour Kinshasa-Bukavu, 230 pour Kinshasa-Kindu, 240 pour Kinshasa-Kisangani, 195 pour Kinshasa-Gemena, 187 pour Kinshasa-Mbuji-Mayi, 165 pour Kinshasa-Kananga, 128 pour Kinshasa-Mbandaka et 260 pour les lignes Kinshasa-Lubumbashi et Kinshasa-Goma. Mais l’arrêté de Modeste Bahati qui devait être accompagné des mesures d’application, a été malheureusement bon pour un classement dans le tiroir.

Autres temps, autres mœurs, dit-on. Le gouvernement de «Technocrates» de Matata n’est celui de «Warriors» de Sama Lukonde. Ce qui peut susciter un espoir. Mais croisons tout de même les doigts.

  • Bendélé Ekweya té

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