Défaillance de la communication présidentielle : Après Lwakabuanga est pire que pendant Lwakabuanga !

En fusionnant la direction de communication et celle de la presse et en substituant le photographe-cameraman et pilote de drones, Abraham Lwakabuanga par le diaspora Eric Nyindu vendu très cher dans l’opinion comme expert en communication, on pensait voir s’améliorer l’image de la communication de Félix Tshisekedi. Mais hélas, le «très vendu cher» ne broie que du noir, visiblement déphasé du contexte congolais, et loin du contrôle du contenu de communication de son boss.

Que de ratés et de fausses notes dans la communication du chef ; Que de la léthargie dans la vente de l’image du Boss ; Que de l’inertie face à l’armée numérique visiblement recrutée pour s’attaquer quotidiennement aux faits et gestes du président. De ce tableau peint, celui que l’on présente comme le neveu de feu le «tomatier» est bien coupable. Même s’il est vrai que la parole qui sort de la bouche est celle du président, mais son service de communication devra impérativement et préalablement savoir son contenu pour l’encadrer et l’orienter. C’est ce que l’on appelle le «briefing» que le chargé de communication doit IMPOSER à son chef.

C’est dans cet exercice à circuit fermé que l’on s’imagine toutes les questions et les préoccupations éventuelles qui peuvent être posées au chef. Ce contour de tout ce qui peut être demandé au chef, permet de préparer des réponses adéquates et parfois diplomatiques en vue d’éviter des déclarations du genre : je n’étais pas informé…, je n’étais pas au courant…, je ne savais pas, qui donnent l’impression que le chef est en déphasage avec la réalité du pays, lui qui est pourtant censé être le mieux informé de tous les Congolais.

La dernière déclaration du président de la République devant les élèves de Beni au Nord-Kivu, outre le pardon demandé qui est un signe de grandeur d’un homme qui a un cœur de chair contrairement à son prédécesseur qui en avait de pierre, était un déficit communicationnel béant. Elle a transparu, comme l’a écrit le grand éditorialiste José Nawej du journal Forum des As : «l’aveu présidentiel sur l’ignorance des souffrances des élèves de Beni. Le chef de l’Etat a avoué n’avoir pas été au courant des maux qu’enduraient les mômes de la principale ville du Grand Nord».

Pour cet aîné de la presse congolaise, «en confessant publiquement, le Président voit certes sa faute à moitié pardonnée. D’un point de vue chrétien, le ‘’péché’’ de frère Fatshi est même absout  complètement. En s’excusant, le chef de l’Etat s’est comme… accusé. De quoi ? De n’avoir pas pris, faute d’information ou de renseignement -c’est selon-  l’exacte mesure du drame des élèves qui manifestaient des jours durant devant la mairie de Beni. De là à subodorer que le Président n’est pas toujours tenu pleinement informé de l’état réel du pays, il y a très peu de pas que les puristes du maillage territorial n’hésitent pas à franchir».

Tous les jours, le président est vivement critiqué dans les médias et dans les réseaux sociaux sur des sujets que ceux qui remplissent la Direction de communication et presse présidentielle, la plupart des journalistes, pouvaient défendre et convaincre l’opinion. Mais ils sont incapables  de vendre du lourd,  vendre  Félix-Antoine Tshisekedi  et ses  actions  à impact  visible. Par contre, ce sont des journalistes comme Joël Cadet Ndanga, Dieunit Kanyinda, Christian Bosembe, John Tshitende, Patrick Eale… qui le font par simple conviction. Ce qui fait dire au journal Impact news que «la  diaspora communicationnelle du  Chef de l’Etat  a  échoué.  A  la  fin  du mandat,  elle  partira  et  laissera ceux  qui  se  battent  par conviction».

Encore une année et demi qui reste à Eric Nyindu pour véritablement vendre un Félix-Antoine Tshisekedi potentiellement potable et comestible lors de la prochaine présidentielle en 2023. Sinon, sa venue pour remplacer Abraham Lwakabuanga n’aurait servi pratiquement à rien. Un bon conseiller ne craint pas son chef pour lui donner des orientations dans le domaine qui est le sien. Autant les responsables de sécurité encadrent et conditionnent le président de la République dans ses déplacements, autant les chargés de sa communication doivent l’orienter pour lui éviter des déboires qui font le lit de ses pourfendeurs.  

  • Bendélé Ekweya té

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