Mesures de Fatshi contre covid-19 : Du déjà entendu, mais du jamais respecté !

De Goma, au Nord-Kivu, où il séjourne depuis samedi 12 juin dans la soirée, dans le cadre de compassion envers les habitants de cette ville victimes de l’éruption du volcan Nyirangongo, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi a adressé un message à la nation, en rapport avec la situation de la troisième vague du coronavirus.

Jugeant le variant indien qui est déjà aux portes de la RDC sensiblement contagieux, Fatshi a décidé, dit-il, avec la Task-force et les autorités sanitaires concernées de  maintenir le couvre-feu de 22h00 à 5 h00 avec patrouilles militaires en prévoyant que tout contrevenant sera sévèrement puni, et le port obligatoire des masques dans les lieux publics et en extérieur. Il a également interdit, non seulement des veillées mortuaires dans les maisons et les funérariums, mais aussi des rassemblements de plus de 20 personnes. Toute entrée au marché sera conditionnée par la prise de température. Dans ce lot de mesures, il y a aussi la fermeture des discothèques et boîtes de nuit durant 15 jours.

Quant aux restaurants, les églises, les universités et écoles, ils seront ouverts, mais en respectant les mesures barrières, notamment la prise de température, le lavage des mains et la distanciation sociale. La couverture vaccinale pédagogique se fera à travers toute l’étendue de la république pour convaincre les Congolais à se faire vacciner.

Seulement, toutes ces mesures prises par Fatshi c’est du déjà entendu, mais du jamais respecté. Non sans raison, car, s’agissant par exemple du couvre-feu à Kinshasa, il ne semble concerner que les véhicules et non les piétons. Au-delà de 22h00, quand bien même la police érige des barrières sur certaines artères, les piétons déambulent et y passent sans moindre inquiétude, tandis que les conducteurs de véhicules ou des motos versent quelques billets de francs congolais aux policiers pour voir ces barrières s’ouvrir facilement même à des heures indues. En lieu et place de la contrainte, les policiers ont trouvé l’occasion d’avoir un peu d’argent : «shida», comme disent les Kinois.

C’est un semblant de port des masques que l’on observe. Presque tout le monde a son masque au niveau de la mandibule en lieu et place de couvrir le nez et la bouche. Un  décor sans utilité pour ceux qui veulent se préserver contre la maladie qu’ils sont censés craindre. Mêmement pour les rassemblements, les deuils et les églises. Il suffit de passer devant l’hôpital du cinquantenaire pour voir les foules venues à la morgue pour des levées des corps. A voir comment les gens, masques sous la mandibule, se frottent les corps et se parlent sans aucune distanciation sociale exigée, il y a de quoi dire grandement merci à Dieu pour sa protection. Aucune église ne réunira 20 fidèles, même pas l’église catholique, soyons-en sûr comme disent les Kinois : «jaja».

Prendre des mesures est une chose, les faire respecter en est une autre. Et dans le cas d’espèce, le service qui devra être le véritable bras séculier du président de la République c’est la police. Mais dommage que celle-ci, à cause de petites corruptions, lâche prise, favorise un laisser-aller et finalement rien n’est respecté. Si l’on ne tape pas sur la police, elle ne tapera non plus sur les contrevenants.

  • Bendélé Ekweya té

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