SCPT : Quand le Conseil d’administration saigne la caisse de l’entreprise !

Les présidents des conseils d’administration des entreprises publiques sont depuis un certain temps en guerre contre l’Inspection générale, mieux l’inspecteur général de finances. Ils ont adressé une correspondance au premier ministre pour que ce dernier fasse en sorte que l’IGF ne s’ingère pas dans la gestion des entreprises de l’Etat. Clairement, ils ont accusé l’IGF de vouloir co-gérer avec les comités de gestion de ces entreprises jusqu’à s’arroger les prérogatives de décider sur les dépenses à engager ou à ne pas engager. Aussi, accusent-ils l’IGF de couper les avantages dus aux PCA.

Si les présidents des conseils d’administration des entreprises publiques peuvent avoir raison sur la co-géstion des entreprises publiques qui n’est pas la latitude ou prérogative de l’IGF, quant aux avantages qu’ils réclament, ils en auraient pas du tout droit. Alors qu’ils sont mandataires passifs n’ayant droit en principe qu’aux jetons de présence conformément à l’article 10 du décret n° 13/55 du 13 décembre 2013 portant statut des mandataires publics dans les entreprises publiques du portefeuille de l’Etat, les présidents des conseils d’administration se sont attribués indûment des salaires mensuels et autres avantages qui font saigner les entreprises qualifiées de «canards boiteux» qu’ils sont censés viabiliser. Ce décret signé par l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo et contresigné par l’ancienne ministre du portefeuille Louise Munga, ne prévoit nullement, outre le jeton de présence, autres avantages pour les PCA et les administrateurs.

Or, de sources de l’IGF, scooprdc.net apprend par exemple, avec preuves lui fournies, que le PCA Claude Matala Mu-Pashy de la Société congolaise des postes et télécommunications (SCPT, ex-OCPT), touche mensuellement 11.650 USD d’émoluments. Ces derniers étaient auparavant de 5.825 USD par mois mais une décision du Conseil d’administration les a plus doublés. Les cinq administrateurs qui percevaient chacun mensuellement 1.500 USD, sont actuellement à 3.500 USD.

Outre ces faramineux émoluments accordés par une entreprise qualifiée de «canard boiteux», incapable de payer ses employés, le PCA Claude Matala Mu-Pashy touche 1.750 USD de jeton de présence alors jadis ce jeton était à 1250 USD.  Les administrateurs qui avaient chacun 1.000 USD de jeton de présence, perçoivent avec le nouveau barème 1.500 USD. En principe, les statuts de la société prévoient 1 réunion ordinaire du conseil par trimestre, donc 4 par an et deux réunions extraordinaires du conseil par an. Mais curieusement, renseigne l’IGF, le PCA en a tenu une dizaine en 2020 dont cinq entre septembre et décembre plus deux assemblées générales, questions de rentabiliser ses jetons et ceux de ses administrateurs. En 2021, on est déjà à six réunions du conseil d’administration et trois assemblées générales. Ce n’est pas tout, Claude Matala Mu-Pashy reçoit mensuellement 4.000 USD de frais de fonctionnement, 800 USD de carburant et 200 USD de communication. Il réclamerait obstinément que lui soient payées les primes de comptabilité, de budget et de bilan.

Comme si cela ne suffisait pas, dans la résolution n° CAE 60/12/2020 dite «relative au paiement arriérés des administrateurs» du 8 décembre 2020, on peut lire : «Le Conseil d’administration de la SCPT SA décide de l’achat de cinq (5) véhicules en faveur des membres de Conseil d’administration, et ce, en compensation de leurs différents arriérés des émoluments et autres avantages financiers». En effet, tous calculs de Toyota Prado TX faits, c’est une somme avoisinant 300 mille USD qui devra être décaissée par la SCTP «canard boiteux».

De qui s’en moque-t-on ? s’interroge-t-on à l’IGF qui promet de mettre à la disposition de scooprdc.net d’autres cartouches sur les avantages indus touchés par les PCA d’autres entreprises et établissements publics. Dossier à suivre !

  • Bendélé Ekweya té

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