Ça pourrit et ça sent mauvais au Sankuru : le vice-gouverneur accuse le gouverneur chez Fatshi

«Le poisson  pourrit en commençant par la tête», dit un proverbe. C’est le cas de le dire pour la province du Sankuru où, sortant de son mutisme à travers son rapport synthétisé sur la situation de sa province, rapport de 6 pages adressé au président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, en date du 28 mai 2021 et dont la copie a été interceptée par scooprdc.net, le vice-gouverneur du Sankuru, Paul Tchyabilo Nckoto, fustige le comportement mercenaire  de « la tête du poisson en putréfaction « , entendez le numéro un de la province du Sankuru, Joseph Stéphane Mukumadi.

«Garder silence éternellement tout en étant conscient de ce qui se passe, me rendra coupable et complice devant la population et devant mon Dieu», écrit Paul Tchyabilo pour se dédouaner du marasme politico-économico-social dans lequel baigne la province du Sankuru qu’il met sur le dos, avec raison, de son titulaire.

Ayant créé et entretenant un conflit permanent entre l’exécutif provincial et le Législatif, conflit qui lui permet de gérer en homme seul les affaires de l’État dans cette partie de la République, le Gouverneur Stéphane Mukumadi s’illustre dans les actions de véritable Kamikaze de l’administration. Tel est l’esprit de la correspondance de son adjoint adressée au chef de l’Etat sous forme d’accusation en vue de sortir sa province du pétrin.

 Non seulement que le numéro 1 du Sankuru ne passe pas un mois entier dans sa province, mais aussi  et surtout, il a dédoublé les services de son cabinet : un cabinet à Lusambo, qui joue le figurant et un cabinet ambulant qui l’accompagne dans ses multiples voyages, constitué entre autres de son parsec Guelor Pongo qui n’est autre que son cousin  et de son Assistant. C’est ce cabinet mobile, dénonce Paul Tchyabilo, qui détient le sceau du gouvernorat dans le sac à main du Parsec, et qui voyage avec.

A l’heure qu’il est, à en croire l’accusateur, 1700 correspondances du gouvernorat pourrissent dans les tiroirs parce qu’il n’y a pas de sceau pour les estampiller, le gouverneur étant  tout le temps en voyage. Comme si cela ne suffisait pas, Joseph Stéphane Mukumadi détiendrait un deuxième sceau, privé celui-là,  qu’il utilise pour sceller des documents officiels ! Aucune réunion ni  avec  les services du gouvernorat ni avec son vice n’a été tenue depuis qu’il est à la tête de la province.

La gestion des finances de la province se caractérise par  une  opacité totale. C’est à peine 10 à  15 % seulement de recettes de la province qui sont retraçables dans le compte de la province, dont il est le seul  détenteur de signature. Certaines perceptions sur les taxes lui sont versées directement sur son compte Mobile Money. Près de 15% seulement de frais  de fonctionnement arrivent au cabinet. Encore faudra-t-il le visa de son tout puissant parsec pour obtenir un décaissement ! Lassé d’être une étiquette, son conseiller financier écrira dans sa lettre de démission : «Les correspondances adressées à la province finissent à loger dans le bazar des coffres de voitures de votre cousin, hyper puissant ( nouveau riche) et ou de vos beaux-frères, et qui malheureusement n’obtiennent aucun examen approprié et ou réponses épistolaires, au détriment des notions basiques de l’administration, forcément méconnues de vous, et surtout sapant l’image de la province pourtant réservoir des intellectuels».

Pire encore, lorsque le Gouverneur Mukumadi voyage, il désigne le ministre  provincial de l’intérieur pour assumer l’intérim alors que son vice est bien à Lusambo, chef-lieu de la province.

En dénonçant ce comportement atypique de son titulaire, Paul Tchyabilo a voulu se mettre en accord avec sa conscience, pour éviter d’être traité de complice ou de silencieux coupable ; ainsi que disait Martin Luther king : «Contre l’injustice si tu n’as rien fait, tu seras complice de tous ses méfaits». Elu vice-gouverneur sur la liste des indépendants,  Paul Tchyabilo a adhéré ce 11 juin à l’UDPS, le parti présidentiel, car dit-il, sa vision se superpose avec celle du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.

Ainsi compte-t-il sur l’autorité du chef de l’Etat pour remettre de l’ordre dans sa province et redonner l’espoir de développement aux Sankurois lassés par deux ans d’affairisme de Joseph Stéphane Mukumadi à la tête de leur province.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une