Endettement jusqu’au coup de la ville de Kinshasa : Ngobila paye les tares de Kimbuta !

Persona non grata, a titré Scooprdc.net dans sa publication du 04 juin pour qualifier le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, frappé par la Banque centrale du Congo de non accès à un crédit bancaire à cause de l’incapacité de sa province d’honorer les prêts contractés auprès des institutions bancaires. Ne voulant pas porté la croix qui n’est pas sienne, le gouvernement Ngobila a, à travers son porte-parole Charles Mbuta Muntu, fait savoir que les tares qui lui sont payées sont un héritage du gouvernement Kimbuta. Autrement dit, au nom de la continuité des affaires de l’Etat, il paye un lourd tribut.

En effet, le gouverneur André Kimbuta avait laissé à son successeur Gentiny Ngobila une dette dans trois banques de la ville estimée à 18 millions USD. Déjà en novembre 2016, le DG de Scooprdc.net à l’époque journaliste de Radio Okapi, avait travaillé sur le surendettement de la ville de Kinshasa. Celle-ci avait une dette d’au moins 50 millions USD auprès des banques et autres fournisseurs dont plus de 17 millions de Raw Bank. Elle s’était ainsi endettée dans presque toutes les banques, à l’exception de la FINCA. Et les grandes recettes brassicoles, tabagiques et sucrières étaient déjà hypothéquées pour une longue période. L’argent emprunté au nom de ces taxes aurait servi à l’achat de véhicules anti-incendie et des bus de la défunte Retranskin.

Reproché pour avoir laissé au gouvernement Ngobila une dette de 18 millions USD, André Kimbuta par l’entremise de ses proches, avait expliqué que tout au long de son règne à la tête de la Ville de Kinshasa, il n’avait bénéficié d’aucune rétrocession du gouvernement central en termes de budget d’investissement estimé à 100 millions USD par année. En douze ans, il aurait pu bénéficier de 1,2 milliards USD pour développer la capitale. Mais ni Gizenga, ni Muzito, ni Matata, ni Badibanga, moins encore Tshibala, aucun de ces premiers ministres ne lui avait rétrocédé pas même 1 USD d’investissement.

«Il fallait imaginer un mécanisme de financement pour les investissements de la Ville. L’assemblée provinciale, consciente de cette difficulté, a autorisé l’exécutif provincial à recourir aux emprunts à hauteur de 65.000.000$ chaque année pour financer l’investissement de la Ville. Malgré cette autorisation, André Kimbuta n’a jamais engagé la Ville à cette hauteur», défend-on André Kimbuta.

Le défenseur de «Le Haut sommet» ont rappelé qu’à son arrivée à la tête de la capitale, ce dernier avait trouvé un budget mensuel de 150 mille USD. Mais avec son programme ambitieux, il ne pouvait pas faire face aux différents problèmes liés au développement de la ville de Kinshasa. Et pour y répondre, il avait eu l’idée ingénieuse de créer la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) qui a permis de passer de 150 mille USD de budget mensuel à 5 millions USD. «C’est avec ces recettes que le gouvernement a pu réaliser beaucoup de choses dans la Ville de Kinshasa qu’aucun gouverneur n’ait pu réaliser depuis 1960 : routes, écoles, hôpitaux, dispensaires, bâtiments pour différents services de la Ville, équipements matériels et engins roulants dont les véhicules anti-incendies, création d’emplois des jeunes diplômés, etc», déclarent les proches d’André Kimbuta avant de préciser que pour nantir tous les crédits qu’il avait contactés avec la bénédiction de l’Assemblée provinciale, les banques n’acceptaient que les recettes recouvrées par la DGRK, la rétrocession du gouvernement central étant moins rassurantes. 

«Logiquement parlant, que représente 18 millions USD par rapport à 1,2 milliards USD prévus dans le budget d’investissement du gouvernement central mais non rétrocédés durant douze ans ? Que représente également ce montant par rapport à 65 millions autorisés par l’Assemblée provinciale mais non jamais contractés ? », s’interroge-t-on dans le camp de celui que les Kinois appellent affectueusement Y’André.

S’il est vrai que 18 millions c’est rien par rapport à 1,2 milliards, mais cette dette laissée par Kimbuta a mis la corde au coup du gouvernement Ngobila qui est actuellement indexé par la Banque centrale du Congo. Va-t-il s’en sortir ? Beaucoup d’observateurs donnent peu de chance à Gentiny Ngobila, lui qui a plusieurs dossiers l’accablant, notamment la demande d’autorisation de la Cour de cassation à l’Assemblée provinciale pour l’entendre et l’interpellation du député Mike Mukebayi qui peut déclencher les mécanismes de sa déchéance.

  • Bendélé Ekweya té

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