Après la condamnation à 20 ans de prison de l’ancien directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA) pour détournement de fonds, les agents de cette société du portefeuille de l’État croyaient sortir du chaos, mais la réalité de ce jour renseigne qu’ils se seraient copieusement trompés au regard de l’état actuel de cette régie, dirigée d’une main inexperte, si l’on en croit le mémorandum de son banc syndical de mardi 1er juin adressé aux ministres du portefeuille, du travail et prévoyance sociale ainsi que celui des transports, à travers lequel ces agents réclament entre autres, la fin de l’intérim de monsieur William Pambu Pambu.
En effet, c’est depuis le mois de février que les agents de cette société tentent de rencontrer par l’intersyndicale interposée, le Directeur général a.i pour un dialogue franc en vue d’améliorer les conditions de travail et le social du personnel, mais sans succès. Au contraire, l’homme a durci sa position au point de sceller les bureaux du syndicat et déclarer de manière unilatérale et illégale la dissolution du syndicat au sein de la RVA. Pire, accusé d’être de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le DG Pambu Pambu se croirait au-dessus des lois. On l’accuse de brimer tout le monde et de s’absenter à volonté de son bureau, fuyant la tension qui règne dans la société, tension dont il serait en grande partie responsable.
Il est dénoncé dans ce mémorandum de pratiques dictatoriales, la rupture du dialogue social, l’abandon du matériel de travail et l’impaiement de salaires. Et pourtant, monsieur Pambu Pambu crie à qui veut l’entendre qu’il aurait le soutien du chef de l’État Félix Tshisekedi, alors que ce dernier est prêt à mourir pour son peuple, sieur William Pambu Pambu préfère bafouer le combat de Tshisekedi en négligeant le social de ces agents de l’État qui dans de conditions inhumaines de travail, arrivent quand-même à produire un travail. Déjà le mois dernier, renseigne t-on, deux avions de ligne (Ethiopian Airlines et TAP du Portugal) ont failli entrer en collision sur l’espace aérien congolais par manque d’assistance au sol n’eût été la dextérité de leurs pilotes. La RDC est un trou noir qui fait peur aux personnels navigants. Que l’État rectifie le tir, car il est encore temps de mieux faire.
Ainsi dans son mémorandum, le banc syndical sollicite la fin de l’intérim de William Pambu Pambu et la nomination d’un DG fils-maison, ayant les compétences nécessaires et connaissant les problèmes sociaux comme technique de la RVA, le paiement des arriérés de salaires, car si à Kinshasa les agents ont jusqu’à 6 mois de retard, à l’intérieur du pays certains ont atteint jusqu’à 40 mois alors que c’est le chantre de « le peuple d’abord » qui est à la tête de RVA. Le syndicat réclame également un état des lieux complet de la RVA, la réhabilitation des activités syndicales et la dépolitisation de toutes les sociétés du portefeuille.
A t-on déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul dans la nomination de William Pambu Pambu comme intérimaire à la RVA ? La réponse à cette question tend vers l’affirmatif au regard de ce qui s’y passe. Il semble que ses accointances avec un haut cadre de l’UDPS, Augustin Kabuya pour ne pas le citer, lui fait tourner la tête au point de se comporter comme un chef de guerre sur une terre conquise. Monsieur le Président de la république, ça ne va pas à la RVA. Agissez avant qu’il ne soit trop tard, demandent les syndicalistes.