Le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui est tombé le vendredi 28 mai dernier faisant état d’un détournement de près de 23 millions $US chez Congo Airways, vient d’être contesté ce lundi 1er juin par le Président du Conseil d’Administration (PCA) de ladite société, Désiré Balizire Bantu, au motif que l’interprétation de certaines données comptables et financières ne devrait pas être « absolue », mais plutôt relative en fonction des opérations aériennes, des opérations du sol, la maintenance, la qualité et sécurité, sûreté et formation de l’équipage ainsi que le business planning de la société, a t-il soutenu.
En effet, en clôturant sa mission d’audit à Congo Airways, l’équipe des inspecteurs a rendu un rapport plus qu’accablant à l’encontre de la gestion de cette société d’aviation créée par l’Etat congolais. Dans ce rapport, l’on pouvait lire dans ses conclusions de l’IGF ce qui suit :
– 2.352.144,26 USD de paiement non justifié dû à la surfacturation manifeste en faveur des fournisseurs des services de douane;
– 2.040.878,79 USD de perte découlant du non reversement de recettes de la vente des billets par les agents ;
– 8.784.710 USD payés à titre des prestations à l’autorité de l’aviation civile (AAC) sans preuve desdites prestations entre 2016 et 2020;
– 2.456.492 USD de différence entre le chiffre d’affaires du logiciel et celui pris en recette;
– 3.517.910,80 USD payés à la société ITM sans soubassement contractuel ;
– La cession aux sociétés ENGEN DRC et COBIL RDC des décotes non justifiées de la subvention accordée à Congo Airways par l’État par rapport à la structure des prix des produits pétroliers à hauteur de 946.317,90 USD pour ENGEN DRC et 1.086.625,90 USD pour COBIL RDC.
– 2.770.273.464,25 FC de sorties de fonds injustifiés ;
– 123.200 USD payés à un organisme privé Congo Challenge pour arbitrage d’un conflit administratif entre Congo Airways et la TVA, aussi entre Congo Airways et le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI);
– Des partenaires comme WAPICOM payé 99.600 USD anticipativement pour de spot publicitaire en violation de la procédure de passation des marchés publics et la location des matériels qui vont jusqu’à 1.917.424 USD.
Et d’après l’IGF, non seulement qu’il y a risque de faillite, mais cette mauvaise gestion est caractérisée par le manque de rationalisation des charges. Or, ce rapport dont se vante l’IGF pour la qualité des inspecteurs mis à contribution qui font partie de la crème des experts comptables que compte la RDC, est rejeté par le PCA de Congo Airways qui le juge de complaisant et fantaisiste. Qui dit vrai et qui ment ?
