Tiré de Forum des As/José NAWEJ
Un volcan peut en cacher un autre. A très large spectre celui-là. Si la coulée des laves du Nyiragongo a vocation à être circonscrite dans la région de Goma et ses environs, celle de l’autre volcan pourrait se répandre sur tout le pays. Bien malin qui pourrait prédire le moment de l’éruption de ce volcan-là.
Mais, toujours est-il que les alertes abondent et s’amoncellent. Elles se résument au social -jamais liquidé- du Congolais. L’eau, l’électricité, le transport, le panier-sachet de la ménagère… et plus trivialement le…ventre. Or, «ventre affamé n’a point d’oreilles», renseigne un proverbe vieux de cinq siècles.
Le risque d’éruption est d’autant plus réel que les gouvernants donnent l’impression de se projeter déjà en… 2023. Curieuse conception de la politique que celle qui consiste à préempter plus de la moitié du quinquennat pour ne penser qu’aux prochaines élections Et plonger tout le pays dans une atmosphère de précampagne électorale.
Comment annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle lorsqu’on a amorcé à peine -c’est un doux euphémisme- le début d’exécution du contrat social signé avec le peuple en 2018 ! On aurait voulu accréditer par l’absurde l’idée du pouvoir pour le pouvoir que l’on ne s’y serait pas pris autrement.
Les élections constituent, certes, un moment essentiel, en démocratie. Mais elles ne valent point par elles-mêmes la démocratie. Une hirondelle ne faisant pas le printemps.
Pis, l’on peut organiser à l’infini des élections à échéance régulière sans que le dividende démocratique ne soit au rendez-vous pour le peuple.
Face à quantité de signes avant-coureurs, le Pouvoir a intérêt à entreprendre de répondre aux attentes des Congolais autrement que par des promesses. Lesquelles, en l’occurrence, frisent l’overdose.
Ce n’est donc qu’en rencontrant le social de la majorité silencieuse que l’on désamorcera l’autre volcan. Avertissement sans frais des lanceurs d’alerte. L’avis motivé des «vulcanologues» faisant foi. Vulcanologues ? Oui, tous ces Congolais sans-grades (l’immense majorité du pays réel) qui assistent au mirage des élections sans en expérimenter le miracle.