A quelque chose, malheur est bon pour l’OVG : Le Gouvernement prend enfin sa charge

Fallait-il que Nyirangongo que se fâche et crache sur Goma en entraînant quelques morts, Dieu merci, peu nombreux que ceux de 2002 pour que le gouvernement, du moins celui de Fatshi parce que les autres s’étaient foutus, s’occupe de la sentinelle qu’est l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG) laissée aux bons soins des étrangers ?

Manquant pendant 6 mois rien que la connexion internet (moins de 6 mille USD) pour surveiller ce monstre fulminant face à plus de 1,5 millions d’habitants de Goma, l’OVG a été incapable, bien qu’alertant le jaune, d’avertir le passage du jaune à orange. Tout Goma a été surpris que cette alerte soit passée à rouge et l’ait mis en débandade entraînant provisoirement, selon le bilan donné par le gouvernement central, 15 morts et plusieurs dégâts matériels.

Qu’à cela ne tienne, à quelque chose malheur est bon, sur instruction du premier ministre Sama Lukonde, la délégation de ses membres présentement à Goma depuis le matin de ce lundi 24 mai a décidé de résoudre toutes les difficultés que traverse l’OVG pour qu’il soit prompt sur terrain.

Première étape, la paie des salaires du personnel de l’OVG après plusieurs mois d’arriérés. Après cette étape de motivation, une deuxième étape de dotation des matériels devrait vite suivre. Pourquoi pour la surveillance d’un danger permanent qui quête sa population de Goma, le gouvernement congolais doit-il laisser presqu’entièrement cette charge à ses partenaires étrangers, notamment la Banque mondiale et le Japon ?

Dans un pays où les détournements ne sont effectués qu’en millions de dollars américains, priver l’OVG par exemple de l’inclinomètre qui sert à déterminer la variation de la pente du dôme volcanique avec la montée du magma, c’est inconcevable. Ce type d’appareils avait été installé sur les flancs du Nyiragongo dans le temps; malheureusement, il a été volé par des inciviques. Mais il ne coûte pas les yeux de la tête.

Maintenant ou jamais, l’Etat congolais doit prendre en compte les désidératas de l’OVG, le seul habilité à lui proposer, en cas de besoin, le déplacement de la population. Les moyens de ce déplacement doivent être disponibilisés à temps.

Préventivement, le gouvernement doit savoir, selon les experts que lorsque le Nyiragongo entre en éruption, quelques mois après, son frère jumeau, le Nyamulagira , entre lui aussi en éruption. Ce fait serait à attribuer à l’existence d’une communication entre les chambres magmatiques superficielles de ces deux volcans. Donc il serait mieux de prendre des précautions bien que la lave de Nyamulagira se dirige souvent vers le parc de Virunga.

Cette attention accordée à l’OVG doit l’être pour la recherche scientifique en général dont le budget ne correspond ni à l’exigence de l’UNESCO, ni de la SADC qui voudraient que les pays membres n’inscrivent qu’au moins un pourcent dans leurs budgets consacré à la recherche scientifique.

Pour rappel, l’année 2020, la quotité de la recherche scientifique était de 0,29%. Grâce aux efforts du ministre José Mpanda, elle est passée à 0,53%. Pas encore assez.

  • Bendélé Ekweya té

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