Aucun congolais n’ignore ce nom associé à la terreur : Kalev Mutondo ! Rien qu’à l’entendre, certains ressentaient l’envie de pisser dans leurs vêtements. Ce nom qui a fait trembler même les grands dans ce pays, la République Démocratique du Congo. On pouvait tout souhaiter, mais surtout pas avoir des démêlés avec l’agence nationale de renseignement (ANR), patronnée à l’époque par cet homme de la terreur à l’instar du Nord-coréen Kim Jong-un.
Son règne a été caractérisé par la torture, le montage numérique des vidéos destinées à nuire à certaines personnalités politiques qui dérangeaient le régime de Joseph Kabila. Tout était fait par ce sulfureux pour servir, non pas la République mais un homme, un individu, le Chef de l’État d’alors.
Mais depuis la débâcle de la coalition FCC-CACH, le tout puissant Kalev fait l’objet de plusieurs plaintes déposées en justice contre lui par une dizaine de ses victimes, dont le bâtonnier Jean Claude Muyambo, torturé pendant son internement dans le cachot de l’ANR alors qu’un différend l’opposait à Emmanuel Stoupis, dans un dossier monté de spoliation d’immeuble.
Convoqué par le parquet de grande instance de Gombe par ceux-là même qu’il télécommandait autrefois pour orienter et imposer les verdicts des procès des «vermines», Kalev Mutondo a, après plusieurs subterfuges tentant à faire croire à un acharnement contre sa personne en tribalisant les procès lui intentés par ses victimes ; mais aussi après un recours en grâce sollicité et non obtenu auprès du conseiller stratégique du chef de l’État, Kitenge Yezu, qui d’ailleurs l’avait conseillé de se présenter devant le juge, choisi de tenter l’expérience d’Oussama Ben Laden et de Sadam Hussein, celle de se terrer comme un rat dans une tanière en vue de vivre en clandestinité. Depuis, il sèche les séances de son audition par le tribunal. Mais pour combien de temps va-t-il réussir sa cavale ? Car, même ses imités avaient fini par être retrouvés par les Américains.
D’ailleurs lors de la dernière séance au parquet, alors qu’il avait brillé par son absence, l’un des plaignants ci-haut nommé avait déclaré : «Nous savons où Kalev Mutondo se cache; mais nous nous demandons comment il entend s’en sortir. Nous n’avons pas de problème avec l’ANR; mais nous demandons que monsieur Kalev réponde de ses actes devant la justice». Triste fin d’un lion tout puissant qui s’est transformé en rat terrier. «Vanité de vanités, tout est vanité», peut-on lire dans Ecclésiaste 1:2.