Contrairement aux gouvernements Matata et Tshibala qui avaient libéré avant même la remise et reprise les indemnités de sortie conformément à la loi, celui de Ilunga Ilunkamba est parti somnolant dans sa somnolence habituelle. Alors que le nouveau gouvernement Sama Lukonde est déjà investi depuis le 26 avril 2021, les membres de cabinets respectifs attendent toujours, comme les chrétiens attendent la venue dans la gloire du Christ, leurs indemnités de sortie.
Tous, scrutant dans le passé, félicitent les anciens premiers ministres Augustin Matata et Bruno Tshibala qui, en leurs temps avaient réglé cette question avant même la mise sur pied de l’équipe gouvernementale devant prendre la relève, ceci pour éviter les frustrations et les cafouillages aux allures de détournement.
Non sans raison, les informations parvenues aux bénéficiaires de ces indemnités de sortie font état d’une certaine sélectivité qui s’opérerait au niveau du Budget et des Finances. Celle-ci consiste, selon les accusateurs, à n’accorder ces indemnités qu’aux seuls membres des cabinets réellement sortis. Ceux qui sont avec les ministres reconduits seront écartés. Il est aussi rapporté que les ministres reconduits sont également privés de leurs indemnités de sortie du gouvernement Ilunkamba.
Selon les experts en finances publiques contactés par Scooprdc.net, cette opération serait une tentative de détournement qu’il s’agisse des ministres reconduits ou de leurs membres de cabinet maintenus. Ils expliquent qu’il s’agit ici d’un autre mandat avec un autre gouvernement bénéficiant une nouvelle ordonnance présidentielle, laquelle a abrogé la précédente. Les ministres reconduits ont à la fois droits aux indemnités de sortie et aux frais d’installation tandis que les membres de leurs cabinets doivent toucher leurs indemnités de sortie de six mois comme le prévoit la loi. Faire autrement, c’est violer la loi des finances et ce serait un détournement.
Parce que, argument-ils, il sera inconcevable que les membres d’un même cabinet ayant presté ensemble, se voient, ceux qui sont remerciés et qui quittent le ministère toucher les indemnités, et ceux qui sont reconduits par le ministre, privés de ce droit. Avec Ilunkamba, c’était un contrat et avec Sama Lukonde, c’est un autre contrat du fait que les deux gouvernements ont été nommés par deux ordonnances différentes. C’est ce qui, d’ailleurs, explique pourquoi l’ordonnance attendue de job description de chaque ministère, devra être différence de celle du gouvernement Ilunkamba en ce sens qu’il y a des ministères nouvellement créés et d’autres anciens supprimés. Bref, il ne s’agit pas d’un remaniement du gouvernement où les membres des ministres retenus peuvent ainsi être traités.
Le premier ministre interpellé
Vu les jours qui passent, d’aucuns se demandent si le désintéressement envers ceux qui ont œuvré dans le gouvernement Ilunkamba n’est pas le cadet des soucis de Tonton Sama. Car, apprend-on, les juristes et économistes des organes de l’État ayant en charge cette opération discuteraient encore au sujet de la légalité et la faisabilité.
En attendant, le temps passe et c’est la capacité du premier ministre Sama Lukonde à pouvoir appliquer la légalité qui est mise à l’épreuve. Soit que Tonton Sama ordonne que tous soient payés, ou alors il choisit d’appliquer la politique d’austérité en catégorisant ceux qui ont tous rendu service de la même manière sous les couleurs Ilunkamba. Dans l’hypothèse de cette dernière alternative, il pécherait contre la loi des finances et ce serait une injustice jurisprudentielle qu’il aurait créée.