Pour se faire accompagner dans l’identification des téléphones, le ministère de PTNTIC a signé un contrat avec 5C Energy, une société dont la fiche signalétique est moins garnie. Son site web donne seulement les quatre domaines d’intervention : Solutions numériques (1) ; Approvisionnement du matériel (2) ; Energies renouvelables (3) et Expertises et solutions techniques (4). Aucune indication sur les associés. Mais tout ce que l’on sait, elle loge dans l’Immeuble Tilapia en face de Pullman Grand Hôtel Kinshasa et est dirigée par Philippe Heilman. Le moteur de recherche Google ne renseigne rien sur l’identité de ce dernier.
Quand au site web du guichet unique, 5C Energy est présentée sommairement comme une société s’étant immatriculée le 28 novembre 2019 avec un capital social de 1.650.000 CDF. La société a une identification nationale (N°Id.Nat) mais sans Registre de Commerce et de Crédit Mobilier (RCCM). Rien non plus sur les associés. C’est à cette société que le ministère de PTNITC dirigé par le fils Kibasa Maliba a accordé ce marché juteux. Juteux parce que dans le partenariat signé, cette société a 25% sur les recettes réalisées.
A ce jour, selon les données chiffrées obtenues des opérateurs de télécommunications, la taxe RAM a déjà produit plus de 10 millions USD depuis son institution en septembre 2020. simple calcul fait sur cet argent, 5C Energy a déjà empoché plus de 2,5 millions USD en six mois. Comme la tendance moyenne mensuelle de la taxe RAM qui était de 2 millions USD se dirige vers 5 millions USD, la firme se tapera à la fin de l’année une cagnotte considérable. Mais combien a-t-elle investi dans ce projet pour calculer la durée d’amortissement de son investissement ? Top secret !
C’est là que ça sent les soupçons de rétrocommissions impliquant le ministre Kibassa et les dirigeants de l’ARTPC. S’il est vrai que les 70% de la Taxe RAM reviennent à l’Etat congolais et leur traçabilité est gérée par la DGRAD, la destination de 25% perçus par 5C Energy serait de plusieurs directions obscures qui font croire que les initiateurs de la taxe RAM ont des parts dans cette société sous-traitante.
Non sans raison, les réseaux sociaux sont enflammés avec la dénonciation de l’implication de madame Isabelle Kibassa dans cette affaire de RAM. C’est elle la coordinatrice de Best Consulting qui aurait organisé la TR Nationale sur le digital qui empocherait 30% de RAM.
En effet, la taxe RAM a été instituée, dit-on, pour combattre la contrefaçon, pour sécuriser sanitairement les utilisateurs des téléphones mobiles et pour lutter contre le vol des téléphones. Questions : Combien de téléphones contrefaits identifiés depuis le début de l’opération ? Combien de téléphones volés saisis et retournés à leurs propriétaires ? Combien d’utilisateurs sont tombés malades et pris en charge par le gouvernement de suite des effets néfastes de téléphones contrefaits ?
Autant de questions qui méritent des réponses claires. Sinon, la taxe RAM comme décriée, reste une escroquerie étatique et une affaire de famille pour se constituer rapidement un matelas financier. Là aussi, l’IGF devra ouvrir l’œil et sans complaisance.