Appelé à réguler les médias en République Démocratique du Congo, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) est véritablement dans le cul-de-sac. Avec un mandat largement dépassé depuis son installation en juillet 2011, soit 10 ans au lieu de 4 ans une fois renouvelables, les animateurs de cette institution d’appui à la démocratie ne se réunissent faute de quorum.
En effet, pour siéger, le règlement intérieur du CSAC exige un quorum de 3/4 de ses membres de la plénière, soit 12 sur 15. Or, à ce jour, 5 de ces membres de la plénière sont déjà décédés : Lwamba, Luboya, Kusaka, Kambale et Atufuka. Avec 10 membres dont l’un déjà en âge de retraite (Onokoko) et l’autre en voie de retraite (Ekambo), le CSAC ne siège plus légalement à cause de cet handicap.
Le président Tshisekedi interpellé…
Selon les informations parvenues à Scooprdc.net, il y aurait une complicité entre le cabinet de la présidence de la République et les animateurs du CSAC qui se partageraient les frais de fonctionnement moitié – moitié pour laisser pourrir la situation. Le premier mandat du CSAC devait expirer en 2015 et le second en 2019. A ce jour, on devrait en principe avoir de nouveaux animateurs de cette structure d’appui à la démocratie dont le mandat devait finir en 2023. Mais dommage, ce sont les mêmes de 2011 qui sont toujours là. Pourtant, les nouveaux animateurs ont été désignés par les différentes structures appelées à envoyer leurs délégués.
Seulement, par saut d’humeur, le régime Kabila avait bloqué le dossier tout simplement parce que les têtes de deux membres désignés ne lui plaisaient pas, notamment Serge Kabongo, candidat de l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC) et animateur de Kiosque, émission sur CCTV qui donnait de l’insomnie au régime Kabila, et Adou Luyeye, choix de l’UDPS dans le quota de l’Assemblée nationale. Voilà qui aurait bloqué l’installation des nouveaux animateurs du CSAC. Et Me Célestin Mbuyu, alors dernier conseiller spécial de Joseph Kabila en matière de sécurité, l’aurait soufflé aux oreilles de ceux qui l’ont rapporté à Scooprdc.net.
Puisque le président Tshisekedi est là depuis plus de deux ans et qu’il a trouvé ce dossier sur sa table lors de la remise et reprise avec son prédécesseur Joseph Kabila, pourquoi ne prend-il pas toujours l’ordonnance pour investir les nouveaux animateurs du CSAC ? Ses collaborateurs sont-ils complices comme les accuse-t-on dans le partage des frais de fonctionnement de cette institution d’appui à la démocratie ? A lui d’ouvrir l’œil et le bon parce que le CSAC tout comme la CENI sont déjà «obsolètes».