Marche contre RAM : Aucun opérateur de télécoms ne manipule le MNCL !

Le Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL) projette une marche ce lundi 3 mai, jour coïncidant d’ailleurs avec la journée internationale de la liberté de la presse, pour protester contre la taxe de Registre des appareils mobiles (RAM). Cette marche de protestation est la conséquence de déconnexion de plusieurs numéros téléphones des abonnés de différentes sociétés de télécommunications qui se voient préjudiciés depuis le début de la semaine du 26 avril.

Avec des numéros bouchés, ces derniers ne savent ni communiquer ni effectuer une opération de mobile banking. D’après les opérateurs de télécoms, l’ordre de boucher certains numéros communiqués, est venu de l’Autorité de Régulation de Poste et de Télécommunications du Congo (ARPTC). C’est une façon pour cette dernière de pousser les «insolvables» de la taxe RAM de s’exécuter. Ce qui a suscité la colère du MNCL qui invite tous les abonnés préjudiciés par l’ARPTC à se retrouver au rond-point des Huileries pour une marche jusqu’à la Primature en vur d’exiger la suppression de cette taxe qu’il qualifie de pure escroquerie des citoyens par l’Etat.

«Nous ne pouvons pas accepter que nous rechargeons presque chaque jour nos téléphones avec du crédit et que l’ARPTC qui a décidé de nous les couper pour récupérer sa taxe que nous contestons, puisse encore boucher nos numéros. Cela s’apparente à une escroquerie inacceptable», a déclaré ce samedi 1er mai à Scooprdc.net, Joël Lamika, coordonnateur du MNCL, qui précise que cette marche de colère et de protestation est pacifique et n’est sponsorisée  par personne.

«J’attends dire que nous sommes manipulés par les opérateurs de télécommunications. Le nom de l’un d’eux est même cité. Pour réclamer ses droits les plus légitimes, il faut que quelqu’un soit derrière. Ni Vodacom, ni Airtel, ni Orange, moins encore Africell, aucune de ces sociétés n’est derrière nous. Nous réclamons tous simplement nos droits de consommateurs lésés, nous le ‘’peuple d’abord’’ prôné par le chef de l’Etat», mentionne Joël Lamika en précisant que cette marche projetée n’a nullement l’intention de saboter l’action du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, comme les accuse-t-on dans le milieu de l’ARPTC et du ministère de PTNTIC.  

La même ARPTC a publié un communiqué qualifié d’emblée de laconique et mensonger par les abonnés, à travers lequel elle nie son implication dans la perturbation observée avec quelques numéros téléphones. «Aucun appareil mobile se trouvant sur le territoire national n’a été bloqué par l’ARPTC ou le RAM, qui laisse tous les utilisateurs d’appareils mobiles en RDC libres d’utiliser pleinement leurs appareils ; aucun transfert de monnaie électronique n’a été interrompu par l’ARPTC ou le RAM ; l’internet mobile activé reste pleinement disponible», peut-on lire dans ce communiqué signé par Christian Katende, numéro 1 de l’ARPTC qui insinue que «quelques problèmes d’activation de forfaits ou d’unités ont été observées sur certains numéros d’un opérateur en particulier, qui prend en ce moment toutes les dispositions pour revenir très rapidement à la normale.

Mensonge de paix de l’ARPTC en état de rétropédalage face à la pression. Non sans raison, car si l’ARPTC parle d’un seul opérateur, allusion faite tacitement à Vodacom, c’est faux. Le journaliste Walter Nkuye de Top Congo qui a connu ce problème de bouchage avec son numéro Orange peut bien le témoigner. Il n’est pas seul, d’autres abonnés de Airtel ont contacté Scooprdc.net pour dénoncer le préjudice.

Ce mensonge de l’ARPTC a fait pondre un message sur les réseaux sociaux selon lequel le MNCL a reporté sa marche de ce lundi 03 mai 2021. Ce que dément formellement Joël Lamika. «Notre marche est maintenue», confirme-t-il à Scooprdc.net.  

Le MNCL n’est pas le seul dans ce mouvement de ras-le-bol, il y a aussi « Congo na Biso » qui a appelé à la marche ce même lundi à la place des évolués, toujours avec chute à la Primature. Entre-temps, la Jeunesse Congolaise ASBL (JECO) de Me Alain Bacoke promet de traduire l’ARPTC devant la justice pour extorsion pour le fait de percevoir une taxe par la coupure de crédit téléphone sans autorisation du propriétaire. «C’est comme si vous avez votre argent en poche et qu’un agent de l’Etat vient vous le ravir en cours de route parce que vous n’avez pas payé votre taxe. Ce n’est pas légal», a-t-il déclaré aussi à Scooprdc.net ce samedi 1er mai. Franchement, c’est compliqué avec cette histoire de RAM.

  • Bendélé Ekweya té

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