Les enseignants de la République Démocratique du Congo ont célébré ce vendredi 30 avril, comme chaque année, la Journée nationale de l’enseignement. Dans plusieurs écoles, les enseignants se sont organisés pour s’offrir une belle journée dans les sites touristiques de la ville : de Kinsuka, Kinkole ou Maluku.
Si pour certains les cotisations ont été rendues possibles grâce à leurs salaires, intervenus au terme de cette fin du mois, ceux du secteur officiel n’ont que leurs yeux si pas pour pleurer, mais pour regarder leurs collègues en T-shirts d’uniforme, marchant à pieds pour chuter sur leur point de divertissement. Etant impayés, il leur a été impossible d’organiser des cotisations pour se réjouir à l’occasion de leur journée.
Mais au-delà des moments festifs, la journée de l’enseignement est un moment offert aux chevaliers de la craie pour se remettre en question. On dit toujours que le niveau de l’enseignement au pays a baissé. Ce constat englobe non seulement les enseignés mais aussi et surtout les enseignants. On est parfois scandalisé de constater que certains formateurs ne maîtrisent pas non seulement leurs matières, mais également la langue de transmission qui est le Français. Certains enseignants ont fini leur cursus en ne lisant que les notes contenues dans leurs cahiers de cours qui du reste, contiennent des fautes que leurs élèves hériteront à leur tour.
De l’avis des experts en éducation, il revient aux enseignants de parfaire leur formation en pratiquant l’autodidaxie. Ce qu’on apprend par soi-même, on l’apprend efficacement. L’occasion aussi pour que le pouvoir organisateur réfléchisse sur l’amélioration des conditions de travail des enseignants, gage d’un bon rendement. Saint-Thomas d’Aquin a dit: «On ne peut pas exiger beaucoup de moralité à des personnes dont le minimum de vie sociale n’est pas acquis».
Du reste, bonne fête à ceux qui fêtent, et bonne méditation à ceux qui ne fêtent pas, et appel est lancé à l’amour du travail bien fait. Car les élèves d’aujourd’hui seront demain enseignants, peut-être aussi enseignants des enfants de leurs enseignants. Qu’on y réfléchisse !