Investiture du Gouvernement Sama Lukonde : Que fête-t-on réellement ?

De l’Immeuble du gouvernement sur le site Tembe na Tembe à Lingwala, en passant par l’Immeuble dit « Intelligent » à la place royale jusqu’au quartier des ministères derrière la DGDA toujours à la place royale à la Gombe, mardi 27 et mercredi 28 avril ont été marqués par des boucans et mouvements de liesse à l’occasion des remises et reprises entre ministres sortants et entrants. 

En effet, chaque ministre entrant s’est fait accompagner d’un groupe, soit des militants de son parti ou regroupement politique, soit des membres de sa famille et autres jeunes du quartier à cette cérémonie de remise et reprise. Ce qui a créé une ambiance inhabituelle en ces lieux hautement administratifs généralement calmes. Tambours et chants, fanfares à l’honneur des nouveaux promus, calicots et banderoles brandis, créant vraiment une ambiance de fête ! Oui, mais que fête-t-on réellement ?

La question parait peut-être bizarre, mais elle mérite quand même d’être posée lorsque, comparativement l’on jette un regard ailleurs dans les pays tant africains qu’occidentaux et voir ce qui s’y passe, c’est vraiment atypique. Fête-t-on pour des personnes qui ont été en chômage et qui viennent de trouver de l’emploi ? Fête-t-on pour leur enrichissement en vue ou fête-t-on pour les membres de famille et proches qui vont se retrouver ?

Pire encore, on a vu certains ministres sortants ou leurs membres de cabinet verser des larmes! Qu’est-ce qui a fait pleurer? Est-ce parce que le beefsteak est parti ou parce qu’on a pas su, par la passion du Congo, achever ce que l’on avait entamé ?

Dans des pays bien civilisés où la fonction du ministre n’est nullement enviée par les fonctionnaires de l’Etat et la remise et où la reprise est un acte ordinaire de l’administration, pareille réjouissance telle que vécue en RDC ne se justifierait pas. C’est le signe de l’inégalité de partage des revenus nationaux. Les professeurs d’université, les médecins et mêmes les députés nationaux se bousculent pour devenir ministres. Les ministères sont-ils devenus des mangeoires ?

  • Bendélé Ekweya té

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