Confidence d’un banquier : Avant de traverser à Brazzaville, Willy Bakonga avait retiré du coup 120.000 USD à la TMB !

Arrêté, pas arrêté, extradé, pas extradé, finalement l’ex-ministre de l’EPST a été, de sources du Parquet près la Cour de cassation, extradé à Kinshasa ce mardi 27 avril dans l’après-midi par les autorités de Congo-Braville. Ceci met fin aux versions croisées et contradictoires entre institutions. En effet, si dans les couloirs de la présidence de la République, on affirmait  l’arrestation de Willy Bakonga, dans ceux de l’Agence nationale des renseignements (ANR), certains barbouzes disaient le contraire en soutenant même que «Vieux Wilba» était déjà en Angola. Mais avec cette extradition confirmée, fini l’imbroglio !

Quelle est cependant la suite réservée à son dossier ? D’après un haut juge consulté par scooprdc.net, il appartient au Parquet près la Cour de cassation d’apprécier s’il faut ou pas juger Willy Bakonga en procédure de flagrance. Il soutient que la notion de flagrance est discutable dans le cas d’espèce. Logiquement, avoue-t-il, le délai de cette flagrance est dépassée mais seulement, au regard de la clameur publique qu’a suscité cette affaire, le magistrat peut maintenir cette procédure de flagrance, surtout que Willy Bakonga a aggravé sa situation en voulant se soustraire de la justice, alors qu’il avait, à travers ses avocats, sollicité et obtenu du magistrat, le report de sa comparution. Par cette fuite, soutient le haut juge, l’ex-ministre de l’EPST a confirmé les indices de culpabilité dans le dossier de détournement mis à sa charge. Sinon, il affronterait la justice pour prouver son innocence.

Pendant que la nouvelle de son extradition courait les rues de Kinshasa, un employé de la Trust Merchant Bank (TBM) a confié à Scooprdc.net que vendredi 16 avril dernier, jour où il était convoqué et où ses avocats avaient obtenu sa comparution pour le lundi 19 ou le mardi 20 avril, Willy Bakonga avait retiré du coup de son compte logé à cette banque, une somme de 120.000USD. Mais comme il ne pouvait pas le faire en un seul retrait, les restrictions bancaires obligeant, il avait émis des chèques à plusieurs personnes qui lui avaient ainsi facilité d’avoir cette somme. La source du média en ligne soupçonne qu’il ait fait la même opération dans d’autres banques.

Est-ce cet argent qui lui aurait facilité l’exfiltration ? Possible. L’homme aurait traversé le fleuve à partir de Kintambo, partant de son école internationale bilingue ultramoderne «Jeovimly High School» nouvellement construite sur Komoriko, non loin de l’ex-Demiap. Cette exfiltration se serait faite avec la complicité de plusieurs services de sécurité. On soupçonne l’ANR, mais aussi les éléments de la Garde républicaine déployés le long du fleuve qui lui auraient préparé nuitamment cette fuite par pirogue vers Brazzaville moyennant des billets verts. Mais pour une aventure qui n’a duré que l’espace d’un matin !

Rappelons que Willy Bakonga est accusé d’avoir détourné l’argent en termes de millions USD destiné à la gratuité de l’enseignement de base. Détournement que l’on assimile à un sabotage de cette gratuité prônée par le chef de l’Etat avec la complicité des princes de l’Eglise catholique. Non sans raison, la découverte de plus de 3.000 écoles fictives dans le réseau catholique prises en charge par le Trésor public en est la preuve. Habitués à tirer des dividendes dans les frais de motivation jadis payés par les parents d’élèves, lesquels supprimés avec l’avènement de la gratuité, les princes de l’église catholique ont laissé faire cette mafia à travers des écoles fictives, en guise de compensation des dividendes par eux perdus. Une histoire que l’abbé Donatien Shole n’a pas niée, mais qu’il justifie sans convaincre. Non seulement que cela a mis à nu l’acharnement que les catholiques avaient contre la gratuité de l’enseignement, mais aussi les a éclaboussés.

  • Bendélé Ekweya té

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