Arrestation du journaliste Louis France Kuzikesa : Zèle mégalomanique de mauvais goût de la Police Militaire

Le journaliste Louis France Kuzikesa a été enlevé, ce dimanche 25 avril 2021, à l’entrée de l’hôtel Venus par un homme qui lui a tendu un piège. Ce dernier l’a appelé au téléphone pour prendre rendez-vous avec lui prétextant qu’il était intéressé par ses belles analyses à la télévision. Etant tombé dans ce piège, le journaliste s’est vu arrêté par ce monsieur qui n’était autre qu’un policier militaire (PM) pour être conduit, malgré sa résistance, au Camp Kokolo.

Selon le Magazine Jeune Conscient, Louis France Kuzikesa a été auditionné par des militaires  jusqu’à passer sa première nuit dans les locaux insalubres du camp. L’ironie de la scène, alors arrêté, la police militaire commence par lui demander s’il connaissait le motif de son enlèvement ? Question aussi puérile qu’inconsciente de la part de ceux qui disent chercher des renseignements.

Le prétendu motif de cette arrestation : Louis France Kuzikesa aurait publié un article sur un prétendu détournement au sein des forces armées. Selon les éléments de la PM, cette information viserait à susciter de la panique dans les rangs militaires. Allégation totalement réfutée par l’accusé qui atteste que le département de presse en ligne de son média n’a pas encore commencé à rédiger à ce jour. Se sentant dépourvus d’accusation, les éléments de la PM imputeront cela à son mur Facebook. Une fois de plus, pièce contre pièce, aucune publication de ce genre n’apparaît sur le compte de Louis France Kuzikesa. On dirait le déroulement de la scène de «Le loup et l’agneau» de Jean de Lafontaine…

Questionné jusqu’à 20h00, malgré son innocence attestée, les éléments de la Police Militaire n’ont pas voulu le libérer dans un zèle mégalomanique de très mauvais goût. Non sans raison, dans aucune de ses prérogatives lui reconnues par les lois du pays, la Police Militaire, même si par dérapage, parvient à arrêter un civil, n’a aucune compétence de l’auditionner ni le détenir dans un cachot. La PM est là pour arrêter les militaires qui se meconduisent et non les civils.

Même s’il est admis que le journaliste aurait tenu les propos lui reprochés, la hiérarchie militaire aurait dû mieux faire de se plaindre auprès de la police nationale ou du parquet civil, ou si anarchie elle veut l’entretenir, auprès de l’auditorat militaire. Mais en arrêtant un civil, de surcroît un journaliste et le garder au cachot, la PM s’est, non seulement comportée en juge et partie, mais aussi est allée au-delà de ses prérogatives. Méthodes d’une autre République qui contrastent avec un État de droit prôné par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, et qui appelle à une sévère sanction pour décourager pareilles pratiques chez les militaires.

D’où la victime et les organisations de droits de l’homme ainsi que de défense de la liberté de la presse sont invitées à saisir la justice militaire pour que le commanditaire et les acteurs de cette folie des grandeurs soient exemplairement sanctionné.

  • Bendélé Ekweya té

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