La toile s’est enflammée avec la lettre du vice-ministre de la Justice et garde des sceaux, Me Bernard Takaishe Ngumbi, adressée le 5 avril dernier au procureur général près la Cour constitutionnelle à travers laquelle il lui fait part des doléances d’un groupe des collaborateurs de l’ancien premier ministre Bruno Tshibala, incriminant ce dernier d’avoir détourné leurs salaires, primes et autres avantages légaux des conseillers et chargés d’études à la Primature.
«Les intéressés estiment en effet que l’instruction tire en longueur. Je suis d’avis qu’il faille envoyer le dossier ouvert pour la circonstance en fixation, s’il est avéré que cette instruction préjuridictionnelle est clôturée», mentionne Me Takaishe Ngumbi dans sa lettre.
Dans son communiqué de samedi 17 avril, le porte-parole du premier ministre honoraire Bruno Tshibala déclare qu’il s’agit d’une distraction de mauvais goût dans la mesure où les indemnités de sortie et tous les salaires ont été dûment payés et liquidés par la banque . «Il n’existe aucun litige à ce sujet sauf dans la tête de ceux qui , dans l’ombre , se plaisent à monter vainement des cabales pour nuire et tromper l’opinion . Le Premier Ministre Honoraire fier d’avoir accompli dignement les principales missions lui confiées dont celle de stabiliser le cadre macroéconomique et l’organisation des élections sur fonds propres qui ont conduit à la première alternance pacifique au Congo, reste serein, perspicace et confiant à l’avenir radieux de la RDC», écrit Maurice Muyananu dans ce communiqué tout en regrettant, s’il est vrai que cette lettre qui circule dans les réseaux sociaux émane du vice-ministre de la Justice, qu’un ministre démissionnaire se lance dans une telle aventure.
Scooprdc.net qui voulait en savoir plus, au-delà du communiqué de Maurice Muyananu, apprend que ce dossier d’incrimination de Bruno Tshibala par ses anciens collaborateurs, a été classé sans suite au niveau de la Cour de cassation pour absence d’indices de culpabilité, les preuves de la Rawbank faisant foi de payement régulier des salaires et autres primes des agents employés à la Primature ainsi que leurs indemnités de sortie. Pourquoi Me Takaishe Ngumbi qui est un avocat bien rodé n’a-t-il pas cherché à fouiner bien ce dossier avant d’écrire sa lettre au PG de la Cour constitutionnelle alors que la Cour de cassation l’avait instruit ? Quand était-il saisi par les revendicateurs parce qu’il ne le dit pas dans sa lettre ? Pourquoi saisir le PG seulement maintenant alors qu’il sait pertinemment qu’il est démissionnaire ? Autant de questions qui laissent entrevoir dans le camp Tshibala et lui fait croire qu’il s’agit d’une cabale politiquement montée. Et le doigt est pointé sur l’UDPS/Tshisekedi.
Non sans raison, le vice-ministre sortant Takaishe Ngumbi, ayant longuement assumé les fonctions du vice-premier ministre de la Justice, est un cadre de ce parti présidentiel. Selon les informations livrées à Scooprdc.net, il serait instrumentalisé par le successeur direct de Bruno Tshibala au poste de secrétaire général de l’UPDS après la mort d’Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire.
«Pourquoi en vouloir politiquement à quelqu’un qui s’est battu loyalement aux côtés de vieux Tshitshi pour un Etat de droit et qui a faciliter l’organisation des élections ayant permis à l’UDPS d’avoir la magistrature suprême ?», s’interroge-t-on dans le camp de Tshibala, tout en martelant que celui qui s’acharne sur lui et lui fait inutilement la guerre, si l’on dit de lui maintenant homme fort du régime et qu’il bénéficie de nombreux avantages, c’est grâce aux élections organisées par Bruno Tshibala. Les proches de ce dernier déclarent que son détracteur principal qui est malheureusement venu dans le parti largement en retard, est en train tout simplement de chercher des poux sur la tête d’un chauve et n’en trouvera certainement pas. Sinon, l’IGF Jules Alingete qui fut l’un de ses principaux conseillers aurait haussé le ton.